dimanche 30 octobre 2022

 du mois de Novembre 2022, d’Halloween et de la Toussaint, du jour des défunts, des chrysanthèmes et du temps…

 

Nous fêtons Halloween ce soir du 31 octobre. Demain 1er novembre c’est la Toussaint !

Halloween, c’est un mot anglais et non celte, une abréviation de « allhallow-even » qui signifie «  eve of All Saints ». C’est littéralement : le jour veille de la Toussaint.

Je ne me lancerai pas dans plus de détails sur l’étymologie d’un mot d’une langue que je ne connais point. Les dictionnaires sont assez clairs sur ce point. Il s’agit bien d’une veille de fêtes des saints, qui n’a qu’un lien très lointain avec notre Toussaint actuelle fête.

A l’origine, ce que nous appelons Halloween se dit en gaélique « Oiche Sahmhna ». C’est la fête de Samain ou Sahmain qui marquait la fin de l’été chez les Celtes et le début de la saison d’hiver.

Comme ils comptaient en nuits et non en jours, sur deux cycles de six mois, la veille du début du cycle sombre de l’année était le soir sacré où on célébrait les ancêtres, les héros et les morts, avant les inquiétudes et les rigueurs de l’hiver. On se préparait à « hiverner » comme l’ours et on invoquait, par des rites, le futur renouveau de la terre.  Dans cet intervalle incertain entre deux cycles, rodent les âmes des morts, les esprits reviennent d’outre-tombe pour errer sur la terre des vivants. Le mois était ainsi associé à la notion de la mort. C’est le mois de Samhain, le Mid Samm. Cela a donné le mot « Halloween » qui est le soir sacré et non l’Hallowwen qu’on nous présente.

Une fête essentiellement commerciale où l’on célèbre la laideur, les sorcières, voire d’autres rites d’aspect satanique, sans se poser la question sur l’éducation que nous donnons ainsi à nos « chères têtes blondes » ! Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour eux sans se rendre compte que nous tombons dans le panneau de cette manipulation commerciale. Ne pourrait-on faire preuve d’un peu d’imagination, et chercher à faire la fête autrement, et inventer une nouvelle façon de fêter cette fin octobre et l’entrée en novembre en rappelant la mémoire de nos défunts. Car la mort fait bien partie de la vie !

Comment ce jour des morts, d´origine éminemment païenne depuis 3000 ans, en viendra-t-il à côtoyer le jour des saints et martyrs de la tradition chrétienne qui cherche à le récupérer depuis 1000 ans ?

Dès l00 avant JC, à Rome, le culte le plus populaire est celui d’Isis. Du 29 octobre au 1er novembre, se déroule l’Inventio d’Osiris, jours de jeûne et de lamentations où Isis cherche le corps démembré de son époux Osiris. De nombreux rites funéraires finissent dans la joie quand le corps du dieu est retrouvé et ressuscité. C´est la forme romanisée des multiples cultes solaires d´origine orientale. Au fil du temps, l’assimilation se fera entre les fêtes du soleil- dieu et celles des empereurs voulant être le dieu de la cité. Le 1er novembre deviendra la fête du César en place et fête de la ville de Rome.

Plus tard, au 7ème siècle, apparaîtra dans le calendrier, un St Césaire, sans aucune trace historique, patron de la ville de Rome dont on ne connaît qu’une vague légende autour d’un meurtre rituel. Il aura son oratoire au Palatin, dans le palais des empereurs, sera fêté le 1er novembre et aura une 2ème fête dans l’année, le 21 avril, dont la tradition fait l’anniversaire légendaire de la fondation de Rome par Romulus. Le 1er novembre restera la St Césarien à Rome jusqu’au XVIème siècle malgré l’institution papale de la Toussaint survenue entre-temps.

Mais d’où vient la Toussaint chrétienne ? Dès les premiers siècles, l’Eglise chrétienne entretiendra le culte des martyrs, dont l’exemple, très vite amélioré par la légende, servira sa « propagande », (il ne faut pas avoir peur du mot. D’aucuns diraient même son prosélytisme !)  Toute communauté humaine, secte, religion, parti, tribu ou nation l´a fait. Et la rumeur est de tous temps. Parmi les diverses fêtes des diverses Eglises d’Orient et d’Occident ce sera le 13 mai de l’Eglise d’Edesse qui se généralisera en Orient comme fête de tous les martyrs. Mais, le 23 novembre 602, Maurice 1er, empereur d’Orient fort impopulaire en Italie, est assassiné à Constantinople par Phocas qui lui succède. Phocas reste à Constantinople, capitale politique et commerciale de son empire ; mais il envoie ses images-icônes pour le représenter à Rome, capitale historique de l´empire où seul le pouvoir du pape est en place. Le 25 avril 603, le clergé et le peuple de Rome accueillent dans la joie les images-icônes de leur nouvel empereur Phocas. Et le pape Grégoire le Grand les fait déposer dans l’oratoire de St Césaire au Palatin pour qu´on puisse prier pour l´empereur-dieu ; la transmutation de César en St Césaire s´effectue. Peu après, en 608, pour le remercier de sa fidélité à l’empire byzantin en ces temps troublés (les Lombards en Italie, les Perses en Orient), Phocas fait don au récent pape Boniface IV d’un bien d’Empire qui garde une valeur symbolique païenne au milieu de la ville de Rome, le Panthéon.

Ce temple, le plus grand de Rome, doté de la plus grande coupole de maçonnerie construite jusqu’à aujourd´hui, avait été construit sous Hadrien, l’empereur-philosophe, qui le voulait ouvert à tous les dieux de l’Empire. Il fut inauguré en 125. Et au 6ème siècle, dans Rome en voie de christianisation, le Panthéon était encore le temple de Cybèle, la mère des dieux, dont le fils Attis avait un culte qui préfigurera le culte de Jésus.  Bien vite vidé de ses idoles, le Panthéon est transformé en église. Cependant, la fête orientale chrétienne du 13 mai attribuée à tous les martyrs, se diffusait à Rome par les nombreux missionnaires/émissaires de l’empereur de Constantinople comme par les commerçants vendeurs de reliques. Aussi, en 610, le 3 des ides de mai (soit le 13 mai) fut l’occasion de dédier l’ex-panthéon à tous les martyrs et à Marie, mère de dieu. Le passage des multiples dieux païens, de Cybèle et d’Attis, s’organisait vers les multiples martyrs et saints, Marie et Jésus.  Le 13 mai 610 donc, Boniface IV fit du panthéon l’église de Ste Marie-aux-martyrs.

La fête chrétienne de Toussaint se préfigure, mais on la célèbre d’abord le 13 mai !

La Toussaint passe au 1er novembre. En Gaule où restent bien peu de traces romaines après les grandes invasions, la nouvelle évangélisation se fera surtout par les moines irlandais, l’Irlande ayant été d´abord le lieu de refuge du celtisme contre Rome, et restant ensuite le sanctuaire du premier christianisme lors des invasions barbares. L’amalgame réalisé par l’Eglise celto- irlandaise favorisera la pénétration des moines irlandais en Gaule. Leur succès fut en particulier dû au soutien de Charlemagne, empereur en 768. Chef barbare, voulant recréer un grand empire à l’image de la Rome antique prestigieuse, il se trouva fort soutenu par le pape d’autant qu’il protégeait Rome contre les Lombards. Et il favorisera ces moines irlandais qui unifient les traditions celtiques, germaniques, et romaines de son empire, et qui l´allient à Rome. Les moines irlandais, eux, se trouvèrent confrontés au paganisme celtico-romain de nos régions, et entre autres à la fête traditionnelle de Samhain qui persistait dans la culture populaire. En 775, Kathwulf, ecclésiastique anglo-saxon, écrivit à Charlemagne en lui demandant d’instaurer une fête de tous les saints. Peu après, en 798, un concile à Riesbach crée une fête nouvelle, aux calendes de novembre, la Toussaint. L’idée vient d’Alcuin, abbé à Tours mais originaire d’Angleterre ; et Tours sera le seul endroit où la Toussaint sera fêtée à la fin du 9ème siècle. Diverses explications ultérieures tenteront de « romaniser » l’origine de la fête, de la faire venir de Rome si pas de Palestine ; mais les documents prouvent que ce sont les influences gallicanes du temps de Charlemagne qui feront adopter cette fête à Rome. Rome ayant rompu ses origines orientales, le culte de César/St Césaire était devenu moins primordial, et il parut donc de bonne politique de plaire à Charlemagne en déplaçant la fête des martyrs du 13 mai au 1er novembre. St Césaire n’y perdait rien, gardant sa fête le 21 avril. La diffusion de cette fête sera lente, au rythme de la lente progression de l’omniprésence de l’église de Rome et de ses clercs. En 835, l’occasion d’un voyage de Grégoire IV en France fera célébrer la Toussaint pour la première fois par les évêques en présence du roi Louis le Pieux.

Ce n´est qu´en 1314 que la Toussaint est adoptée à Angers puis en 1580 que le pape Sixte IV en fera une des grandes fêtes chrétiennes qui se célèbre le 1er novembre et précédera dorénavant et dominera en renommée la tradition populaire du jour des morts.

Car la façon dont on parle de la Toussaint comme étant le jour des morts est une erreur

La Toussaint ce n’est pas le jour des morts, C’est plutôt une fête de la résurrection. C’est le lendemain que l’on commémore les défunts dans l’Eglise catholique. Mais le fait que la Toussaint soit un jour férié, fait qu’on profite de ce jour pour aller dans les cimetières sur les tombes de nos défunts à grand renfort de chrysanthèmes et une fois de plus une bonne aubaine pour leur commerce.

En 910, le petit-fils de notre Bernard de Septimanie et de notre Dhuoda uzétienne, Guillaume le Pieux, fonde l’abbaye de Cluny. Toute la politique religieuse de Cluny, dont l’abbé est un personnage fort influent, consistera à réanimer ou à créer un calendrier liturgique calqué sur celui des traditions locales imprégnées de celtisme. Vers l’an I000, Odilon, 3ème abbé de Cluny, se décide à généraliser et imposer à tous les monastères sous son obédience, la commémoration des défunts, au 2 novembre.

Toussaint, qu’en pensent les laïques ? La laïcité compte ses héros et ses martyrs au long de son histoire, chacun, célèbre ou plus obscur, porteur d’une idée neuve, ou d’une idée à défendre dans la liberté. Les martyrs de la liberté de pensée depuis Galilée ou même depuis Prométhée, représentent chacun une étape de l’évolution des connaissances et de l’humanité. Pour les laïques, hommes et femmes bien vivants au XXème siècle, les valeurs, morales ou politiques, religieuses, philosophiques ou simplement humaines, sont proposées, défendues et transmises par des hommes et des femmes.

Par un curieux retour aux sources de l’Histoire, c’est dans le Panthéon de Paris, inspiré directement du Panthéon d’Hadrien à Rome, que sont ensevelis les martyrs ou héros de notre pays, « saints laïcs » de nos républiques successives ! voire de nos Présidents, puisque chacun y va de sa cérémonie « liturgique », toujours très belle, soulignant l’entrée au Panthéon de nos grands hommes et célébrant les valeurs qu’ils représentent. On n’est pas si loin que ça des origines de la Toussaint.

Je laisse à ceux qui le souhaitent, voir dans la mort un mystère. Je constate qu’au-delà d’une religion, perdure cette coutume du jour des morts, le 2 novembre, pour se recueillir devant une tombe ou pour penser aux défunts de nos familles. Selon nos goûts, et aussi notre bourse, - jour faste pour les fleuristes ! - nous achetons cette fleur automnale et rayonnante, le chrysanthème, qui, de l’Europe au Japon, l’empire du soleil levant, est un symbole solaire de longévité et d’immortalité.

Cette fleur originaire de Chine était cultivée comme une herbe. Elle est décrite dans des textes remontant au XVème siècle avant JC. Elle fut importée au Japon autour du VIIIème siècle après JC où elle est devenue une fleur sacrée au point que la plus éminente décoration officielle de ce pays est l’Ordre du Chrysanthème. Introduite en occident en 1753, par Linnaeus, un botaniste suédois, il la baptisa en combinant les mots grecs « chrystos » et « anthemon ».

En fait les dessins de cette fleur sur les poteries chinoises en disent souvent plus que les textes eux-mêmes. Comme herbe elle était sensée détenir l’énergie de la vie. Les Chinois utilisaient les racines bouillies pour soigner les maux de tête, et nous avons pu voir à la télévision cette semaine, que les Japonais font des salades avec les pétales.

Selon une légende chinoise, il y a 3000 ans, un empereur apprit que l’île de la libellule, dans la mer du soleil levant (Japon) poussait une herbe qui pourrait lui rendre sa jeunesse. Mais comme seulement la jeunesse pouvait la cueillir, il envoya douze jeunes hommes et douze jeunes filles sur l’île. Ils atteignirent l’île après avoir survécu à de fortes tempêtes et un serpent de mer, mais ils ne trouvèrent ni herbe magique ni habitant sur l’île. Ils décidèrent d’y rester. Ils choisirent le chrysanthème pour les représenter auprès de la Chine.

Bien sûr les Japonais ont une autre version. Selon eux, à l’aube des temps, il y avait beaucoup de dieux au ciel, tellement que le dieu Izanagi et la déesse Izanami furent envoyés sur terre par un pont de nuages. Une fois sur terre, la déesse créa le dieu des vents, de la montagne, de la mer et bien d’autres. Mais elle mourut en créant le dieu du feu. Izanami manquait beaucoup à Izanagi. Il la suivit dans la nuit noire où elle était partie. A la vue de ce lieu vile il s’enfuit mais il fut poursuivi par le vieux Hag de la nuit noire. S’échappant de justesse, le dieu Izanagi alla se purifier en prenant un bain dans un fleuve. Lorsqu’il jeta ses vêtements et qu’ils touchèrent le sol il se changèrent en douze dieux. Ses bijoux devinrent des fleurs, un bracelet, un iris, un autre un crocus, et son collier un chrysanthème : « le kiku ».

Cette fleur, reprise dans de nombreux blasons, est symbole de paix, de noblesse et de longue vie. Outre son symbolisme, il se trouve que cette époque est celle où elle fleurit chez nous. De là à en faire la fleur favorite dans nos cimetières, il n’y a qu’un pas que nous avons franchi.

Bonne fête de la Toussaint et bonne commémoration de défunts, en particulier de vos familles.

Ce neuvième mois de l’année, comme son nom l’indique selon l’antique calendrier romain, aujourd’hui onzième, est profondément marqué par l’évolution du temps selon la courbe du soleil et la position de la terre sur son orbite, ainsi que par la lune. D’où les frimas qui s’annoncent, c’est le Frimaire de la Révolution. Mais Frimaire il ne sera que dans la deuxième quinzaine après le 22, souvenez-vous, le décalage du calendrier républicain, et il reste Brumaire la première quinzaine : « Novembre, le mois des brumes, réchauffe par-devant et refroidit par derrière. » Et : « A la mi-novembre passée, il peut venter et neiger » !

Ce n’est pas encore l’hiver ! mais la nuit qui devient plus longue que le jour. Ce sont les ténèbres qui prennent le pas sur la lumière.

Il est amusant de noter que c’est dans ces jours de fin octobre, qu’a été fixé le passage à l’heure d’hiver, qui nous plonge encore plus rapidement, dans la nuit du 29 au 30 octobre cette année, dans les ténèbres.

Comme notre mémoire est très limitée dans le temps on dit toujours que ce changement d’heure est dû au choc pétrolier de 1976. Certes c’est exact, mais on oublie que bien avant cette date, les changements d’heure existaient, tous avec l’objectif de faire des économies, y compris de bout de chandelles comme le préconisait le grand Benjamin Franklin dans un article publie en 1784 dans le journal de Paris, article que vous pouvez retrouver dans ma chronique du mois d’octobre.

Il ne faut pas oublier que ce changement d’heure date de 1906. Il n’y a plus beaucoup d’Anciens pour s’en souvenir ! A cette époque on avançait le temps légal d’une heure par rapport au temps universel. En 1940, sous l'Occupation, la France pratique l'heure d'été avec une différence entre zone libre et occupée : la zone occupée administrée par le commandement territorial allemand Militärbefehlshaber Frankreich (général Otto von Stülpnagel) se met à l'heure allemande. Il faut à l'époque ajouter deux heures en été par rapport à celle de Greenwich et une seule en hiver (système actuel). Ce décalage entre zones libre et occupée bouleverse les correspondances de la SNCF (les trains venant de la zone libre continuent de circuler avec une heure de retard dans la zone occupée, les trains venant de la zone occupée continuent d'attendre une heure supplémentaire à la ligne de démarcation). On imagine facilement la pagaille qui découlait de ce décalage. La compagnie ferroviaire propose alors au régime de Vichy de s'aligner sur l'heure allemande, ce qu'il fait par le décret du 16 février 1941.

Le 14 août 1945, à la Libération, l'heure d'été est abandonnée par le Gouvernement provisoire.  Il n’est pas question de s’aligner dans le contexte de la victoire, sur « l’heure allemande ». On ne se pose pas alors vraiment la question de l’économie. Mais on maintien un décalage d’une heure sur l’heure du soleil.  Ce n’est que trente ans plus tard, que les gouvernements reprirent plus sereinement la question et prirent la décision que nous connaissons qui permet d’adapter le rythme de vie au rythme du soleil.  Mais cette fois l’heure d’été est de deux heures en avance sur le TU et sur l’heure du soleil. Ce changement a été étendu au point que maintenant c’est fin octobre, et non plus à l’équinoxe de septembre qu’on change d’heure. Décidément, les tribulations des réformes successives des calendriers à travers les siècles nous poursuivent, et nous ramènent sans cesse à des pratiques ancestrales sur lesquelles nous n’avons que peu d’informations, ou dont nous n’avons que très peu conscience, au point d’oublier leur signification profonde. 

Les proverbes, dictons et autres observations pour ce mois de novembre n’en prennent que plus d’importance.

Novembre sera marqué cette année par une éclipse totale de lune le 8, jour de Pleine Lune mais non visible en France. Une éclipse de Lune se produit lorsque la Lune passe dans l’ombre ou la pénombre de la Terre. Le Soleil, la Terre et la Lune sont alignés. C’est pour cela que l’on observe des éclipses au moment de la pleine lune. Mais cela n’arrive pas à chaque pleine lune, car le plan de l’orbite de la Lune est incliné, par rapport au plan de l’orbite terrestre. La prochaine fois ce sera t le 20 décembre 2029... et l’éclipse sera visible en France. Les scientifiques nous prédisent un spectacle incroyable toute la nuit ! Notez la date sur vos agendas !

C’est toujours aux approches de la Nouvelle Lune ou de la Pleine Lune ou à plus forte raison quand il y a une éclipse qu’il y a des perturbations atmosphériques et des changements de temps. « L’hiver sera particulièrement vigoureux s’il tombe à la saint Martin ». mais un autre dicton nous dit : « Si l’hiver va droit son chemin, vous l’aurez à la saint Martin, et s’il trouve quelque encombrée, Vous l’aurez à la saint André »

En Europe occidentale, un réchauffement de l’atmosphère se produit souvent fin octobre ou début novembre. C’est « l’été inden ou l’été des Indiens » cette douceur qui va se prolonger dans les premiers jours de novembre grâce aux vents de sud-ouest. Cette période est suivie de « L’été de la Saint Martin » ou « Petit été », contrebalançant les saints de glace d’avril/ mai.

Puissent ces quelques lignes et le rappel des origines de ces fêtes nous faire tous réfléchir !

Amitiés et A Diou sias !

 

Jean Mignot ,

en cette veille du 31 octobre 2022, où les ténèbres, après le changement d’heure, deviennent plus lourdes que le jour.

 

 

 

vendredi 7 octobre 2022

du mois d'octobre 2022

10e par sa place actuelle dans le cours des mois de notre année, 8 ème par sa place dans le premier calendrier romain, octobre , 8bre en abrégé, est plus que jamais dans l’actualité. 
 Actualité astronomique par son éclipse de soleil visible en France, même si ce n’est que partiellement. 
Actualité avec ses Draconides et ses Orionides, étoiles filantes sur lesquelles je vais tenter de donner une explication. 
 Actualité dans le domaine des économies d’énergie, avec le changement d’heure. 
 Actualité car il va nous plonger avec son changement d’heure dans la nuit d’Halloween avec son cortège d’horreurs qu’on ose, sans discernement, en cédant au matraquage commercial pour être à la mode, inculquer à nos jeunes générations plutôt que de proposer une approche du beau et le respect des morts. 
Le mardi 25 octobre 2022, nous assisterons en effet à une éclipse solaire partielle en Europe. Il y a éclipse de soleil quand la Nouvelle Lune a lieu au voisinage d’un nœud lunaire. Or la Nouvelle Lune est le 25 et un nœud lunaire le 26, avec un passage au Périgée. Je redis que tous les changements de temps ont lieu aux alentours de la NL ou de la PL. C’est un constat ! Je redis aussi qu’un nœud lunaire c’est quand l’orbite de la lune coupe le plan apparent du soleil autour de nous, formant un angle de 5,8 degré. Ces nœuds déterminent la phase de lune montante ou la lune descendante et ce sont ces deux phases qui marquent le moment le plus fort de l’influence lunaire. On le voit notamment sur les plantes même si les savants disent que la lune n’a aucun rayonnement. C’est un constat ! Pendant cette éclipse, le pourcentage d'obscurcissement du disque solaire par la Lune, sera le plus élevé en Europe de l'Est et dans les pays scandinaves. L'assombrissement sera moindre en Europe centrale (à Berlin, 32 % du soleil sera obscurci, tandis qu'à Paris et à Londres, il ne sera que de 13 et 15 %) et encore moins en Europe occidentale (imperceptible dans l'ouest de l'Espagne et du Portugal). En France, l'éclipse de soleil du mardi 25 octobre 2022 commencera à 10h58 heure de Paris (8h58 UTC) avec un pic prévu entre 11h55 et 12h12 selon la région de France. Bien qu’il s’agisse d’une éclipse partielle n’oubliez pas de bien vous protéger les yeux. Et si vous employez la vieille méthode qui consiste à noircir une plaque de verre à la flamme d’une bougie, ne vous trompez pas de côté pour la mettre devant vos yeux, pour ne pas vous retrouver avec un œil au beurre noir ! La Pleine Lune de ce mois d’octobre, sera comme à chaque Pleine Lune et bien que cette fois elle ne soit pas une Super Moon, un moment spectaculaire pour ceux qui aiment observer le ciel étoilé. Loin des lumières artificielles des villes, la nuit est illuminée par le satellite de la terre, qui est à son plus brillant à cette occasion. Même dans les zones urbaines, le spectacle est assuré, le disque lunaire surgissant de derrière les immeubles. La pleine lune d'octobre ne se produira pas à l'un des moments de proximité maximale entre la Terre et la Lune, où le satellite apparaît le plus grand et le plus brillant. Les "superlunes" de 2022 appartiennent au passé. Nous en avons eu deux au milieu de l'été. 
Le mois d'octobre a aussi ses étoiles filantes. Dans l'hémisphère nord de la Terre, la pluie de météores des Draconides sera visible du 6 au 10 octobre. L'origine de ces étoiles filantes se trouve dans la constellation de Draco et elles proviennent de la comète 21P/Giacobini-Zinner. Elle sera suivie par les Orionides, qui sont des fragments de la comète de Halley. Ces étoiles filantes seront visibles jusqu'en novembre, le pic étant atteint dans la nuit du 21 au 22 octobre. Entre 15 et 70 météores par heure sont attendus, le maximum étant atteint cette année quatre jours avant la nouvelle lune, le 25 octobre. 
Octobre sera également le mois du changement d'heure avec le passage à l'heure d’hiver. Le changement d'heure nous fera reculer nos horloges d'une heure, même si la plupart des appareils électroniques changent désormais l'heure automatiquement, et nous dormirons donc une heure de plus, dans la nuit du samedi 29 au dimanche 30 octobre 2022. Nous reviendrons ainsi à l'heure solaire, ce qui semble le plus logique et le plus « normal » en des temps où l’on prône le retour à la nature et à son respect, alors que la consultation initiée par la Commission Européenne ait donné un résultat pour s’aligner sur l’heure d’été qi elle, est déconnectée de la réalité astronomique. Fort des 84% favorable à adopter l’heure d’été, le 12 septembre 2018, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, a déclaré vouloir la fin du changement d'heure saisonnier dès 2019. En mars 2019, les Eurodéputés ont voté en faveur de la suppression du changement d'heure dès 2019. Quelques semaines plus tard, ils sont revenus sur leur position et avaient finalement décidé de reporter cette mesure afin que les Etats membres de l'Union européenne puissent avoir le temps de décider s'ils souhaitaient se caler sur l'heure d'été ou d'hiver, notamment en fonction de leurs fuseaux horaires. Cependant, avec la crise de la Covid-19, les négociations entre le Parlement et le Conseil européen n'ont pas pu se faire et "la fin du changement d'heure n'est pas d'actualité dans l'agenda du Conseil européen", a indiqué la députée UE des Verts, Karima Delli, au Huff Post. Le texte sur la fin du changement d'heure n'est plus à l'ordre du jour et ne devrait pas être discuté dans un avenir proche. Cette heure « normale » sera maintenue jusqu'au dimanche 26 mars 2023, date à laquelle nous reviendrons à l'heure d'été. Arrivera-t-on un jour à une harmonisation ? je reste sceptique. Si on regarde le seul cas de la France, notre pays est traversé par méridien zéro, en gros une ligne passant par Alençon et Tarbes. Quand il est zéro sur cette ligne il est plus de 32 minutes à Strasbourg, plus 12 minutes à Paris, et moins 16 minutes à Quimper. Soit un décalage de 48 minutes entre Strasbourg et Quimper. Comment harmoniser tout cela ? 
Pour ce qui est des perturbations provoquées dans le monde animal, je voudrais bien qu’on m’explique… car les oiseaux, les vaches et autres animaux ne regardent pas leurs montres pour se réveiller au lever ou se coucher à la tombée de la nuit. Où est la perturbation ? 
On dit aussi sur ce sujet que c’est notre Président le la République qui a inventé ce système et son application en 1976, à cause de la crise pétrolière. Il ne faudrait pas trop vite oublier l’histoire, même si nous ne l’avons pas vécue. Devoir de s’informer ! Le changement d’heure existait entre 1916 et 1945. Mais en 1945 il n’était pas question de s’aligner sur « l’heure allemande » et le système fut abandonné, sans référence à des économies d’énergie cette fois ! . Plus que jamais sur fonds de crise, nous entendons tous les jours nos médias parler de restrictions, de coupures d’électricité, d’économie d’énergie, pour le plus grand bonheur des commerciaux qui au lieu de faire preuve de solidarité profitent de la situation, par exemple en augmentant de façon honteuse le prix de vente des générateurs et autres groupes électrogène ou des soi-disant promos sur les couettes ! Comment résister à citer ici cette page d’anthologie pour montrer que cette recherche d’économie d’énergie ne date pas de ces années-là ! Benjamin Franklin avait écrit au Journal de Paris le texte qui suit le 26 avril 1784. C’est une longue citation toute d’actualité, mis à part les chandelles... en voici un très long extrait. « Messieurs vous nous faites souvent part des découvertes nouvelles ; permettez-moi de vous en communiquer une dont je suis moi-même l’auteur, et que je crois pouvoir être d’une grande utilité. « Je passais, il y a quelques jours, la soirée en grande compagnie, dans une maison où l’on essayait les nouvelles lampes de MM. Quinquet et Lange ; on y admirait la vivacité de la lumière qu’elles répandent mais on s’occupait beaucoup de savoir si elles ne consumaient pas encore plus d’huile que les lampes communes, en proportion de l’éclat de leur lumière, auquel cas on craignait qu’il n’y eût aucune épargne à s’en servir : personne de la compagnie ne fut en état de nous tranquilliser sur ce point, qui paraissait à tout le monde très important à éclaircir, pour diminuer, disait-on, s’il était possible, les frais des lumières dans les appartements, dans un temps où tous les autres articles de la dépense des maisons augmentent si considérablement tous les jours. » « Je remarquai, avec beaucoup de satisfaction, ce goût général pour l’économie, car j’aime infiniment l’économie. Je rentrai chez moi et me couchai vers les trois heures après minuit, l’esprit plein du sujet qu’on avait traité. Vers les six heures du matin je fus réveillé par un bruit au-dessus de ma tête, et je fus fort étonné de voir ma chambre très éclairée : endormi, j’imaginai d’abord qu’on y avait allumé une douzaine de lampes de M. Quinquet ; mais en me frottant les yeux, je reconnus distinctement que la lumière entrait par mes fenêtres ; je me levai pour savoir d’où elle venait, et je vis que le soleil s’élevait à ce moment même des bords de l’horizon, d’où il versait abondamment ses rayons dans ma chambre, mon domestique ayant oublié de fermer mes volets : je regardai mes montres, qui sont fort bonnes, et je vis qu’il n’était que six heures, mais trouvant extraordinaire que le soleil fût levé de si bon matin, j’allai consulter l’almanach où l’heure du lever du soleil était, en effet, fixée à six heures précises pour ce jour-là ; je poussai un peu plus loin ma recherche, et je lus que cet astre continuerait de se lever tous les jours plus matin jusqu’à la fin du mois de juin, mais qu’en aucun temps de l’année il ne retardait son lever jusqu’à huit heures. » « …………… » « Vous avez sûrement, messieurs, beaucoup de lecteurs des deux sexes, qui, comme moi, n’ont jamais vu le soleil avant onze heures ou midi, et qui lisent bien rarement la partie astronomique du calendrier de la cour ; je ne doute pas que ces personnes ne soient aussi étonnées, d’entendre dire que le soleil se lève de si bonne heure, que je l’ai été moi-même de le voir « ……… » « J’ai trouvé aussi sur mon chemin un philosophe qui m’a assuré que j’étais dans l’erreur sur l’article de ma relation où je disais que la lumière entrait dans ma chambre ; que je concluais mal à propos ce prétendu fait, de ce que mes volets étaient demeurés ouverts, et que cet événement accidentel n’avait pas servi à introduire la lumière, mais seulement à faire sortir l’obscurité ; distinction qu’il appuyait de plusieurs arguments ingénieux, en m’expliquant comment j’avais pu me laisser tromper par l’apparence « ……………… » « Quoiqu’il en soit, cet événement m’a suggéré plusieurs réflexions sérieuses, et que je crois importantes : j’ai considéré que sans l’accident qui m’a éveillé ce jour-là si matin, j’aurais dormi environ six heures de plus, à la lueur des bougies. Cette dernière manière de s’éclairer, étant beaucoup plus coûteuse que la première, mon goût pour l’économie m’a conduit à me servir du peu d’arithmétique que je sais, pour faire quelques calculs sur cette matière, et je vous les envoie, messieurs, en vous faisant observer que le grand mérite d’une invention est son utilité, et qu’une découverte, dont on ne peut faire aucun usage, n’est bonne à rien. Je prends, pour base de mon calcul, la supposition qu’il y a 100 mille familles à Paris qui consomment chacune, pendant la durée de la nuit, et les unes dans les autres, une demi-livre de bougie ou de chandelle par heure » « …… ….» « Maintenant je compte environ sept heures par jour, pendant lesquelles nous sommes encore couchés, le soleil étant sur l’horizon, car il se lève, pendant six mois, entre six et huit heures avant midi, et nous nous éclairons environ sept heures dans les vingt-quatre avec des bougies et des chandelles : ces deux faits me fournissent les calculs suivants. « Les six mois du 20 mars au 20 septembre me donnent 183 nuits ; je multiplie ce nombre par sept, pour avoir le nombre des heures pendant lesquelles nous brûlons de la bougie ou de la chandelle, et j’ai 1281 : ce nombre multiplié par 100 mille qui est celui des familles, donne 128 100 000 heures de consommation. À supposer, comme je l’ai dit, une demi-livre de bougie ou de chandelle consommée par chaque heure dans chaque famille, on aura 64 050 000 livres pesant de cire ou de suif consommés à Paris ; et si l’on estime la cire et le suif l’un dans l’autre au prix moyen de 30 sous la livre, on aura une dépense annuelle de 96 075 000 livres tournois, en cire et suif ; somme énorme, que la seule ville de Paris épargnerait en se servant, pendant les six mois d’été seulement, de la lumière du soleil, au lieu de celle des chandelles et des bougies ; et voilà, messieurs, la découverte que j’annonce, et la réforme que je propose. « Je sais qu’on me dira que l’attachement aux anciennes habitudes est un obstacle invincible à ce qu’on adopte mon plan ; qu’il sera plus que difficile de déterminer beaucoup de gens à se lever avant 11 heures ou midi, et que par conséquent ma découverte restera parfaitement inutile mais je répondrai qu’il ne faut désespérer de rien : je crois que toutes les personnes raisonnables, qui auront lu cette lettre, et qui, par son moyen, auront appris qu’il fait jour aussitôt que le soleil se lève, se détermineront à se lever avec lui ; et quant aux autres, pour les faire entrer dans la même route, je propose au gouvernement de faire les règlements suivants : « 1°. Mettre une taxe d’un louis sur chaque fenêtre qui aura des volets, empêchant la lumière d’entrer dans les appartements aussitôt que le soleil est sur l’horizon. 2°. Etablir pour la consommation de la cire et de la chandelle dans Paris, la même loi salutaire de police qu’on a faite pour diminuer la consommation du bois pendant l’hiver qui vient de finir ; placer des gardes à toutes les boutiques des ciriers et des chandeliers, et ne pas permettre à chaque famille d’user plus d’une livre de chandelle par semaine. 3°. Placer des gardes qui arrêteront tous les carrosses dans les rues après la nuit fermée excepté ceux des médecins, des chirurgiens et des sages-femmes. 4°. Faire sonner toutes les cloches des églises au lever du soleil ; et si cela n’est pas suffisant, faire tirer un coup de canon dans chaque rue pour ouvrir les yeux des paresseux sur leur véritable intérêt. « Toute la difficulté sera dans les deux ou trois premiers jours, après lesquels le nouveau genre de vie sera tout aussi naturel et tout aussi commode que l’irrégularité dans laquelle nous vivons ; car il n’y a que le premier pas qui coûte. Forcez un homme de se lever à quatre heures du matin, il est plus que probable qu’il se couchera très volontiers à huit heures du soir ; et qu’après avoir dormi huit heures il se lèvera sans peine à quatre heures le lendemain matin. L’épargne de cette somme de 96 075 000 livres tournois, qui se dépensent en bougies et chandelles, n’est pas le seul avantage de mon économique projet. Vous pouvez remarquer que mon calcul n’embrasse qu’une moitié de l’année, et que par les mêmes raisons on peut épargner beaucoup, même dans les six mois d’hiver, quoique les jours soient plus courts. J’ajoute que l’immense quantité de cire et de suif qui restera après la suppression de la consommation de l’été, rendra la cire et le suif à meilleur marché l’hiver suivant et pour l’avenir, tant que la réforme que je propose se soutiendra. « Quoique ma découverte puisse procurer de si grands avantages, je ne demande, pour l’avoir communiquée au public avec tant de franchise, ni place, ni pension, ni privilège exclusif, ni aucun autre genre de récompense, je ne veux que l’honneur qui doit m’en revenir si l’on me rend justice. Je prévois bien que quelques esprits étroits et jaloux me le disputeront ; qu’ils diront que les anciens ont eu cette idée avant moi, et peut-être trouveront-ils quelques passages dans de vieux livres pour appuyer leurs prétentions. » « …………………………» « En tout cas si les anciens ont connu cette vérité, elle a été bien oubliée depuis et pendant longtemps, car elle est certainement ignorée des modernes ou au moins des habitants de Paris, « ……………….. » « Tous, ainsi que moi, ont un grand goût pour l’économie, et font profession de cette vertu ; » « …………… » « Or cela posé, je dis qu’il est impossible qu’un peuple sage, dans de semblables circonstances, eût fait si longtemps usage de la lumière fuligineuse, malsaine et dispendieuse de la bougie et de la chandelle, s’il eût connu, comme je viens de l’apprendre et de l’enseigner, qu’on pouvait s’éclairer pour rien de la belle et pure lumière du soleil. » De quoi donner des idées à nos gouvernants ! 
Octobre c’est Brumaire à partir du 20 du mois. La brume serait, parait-il, produite par un monstre marin qui, jaloux de la lumière du soleil, soufflerait une vapeur du fond des eaux pour assombrir le jour. Brumaire c’est aussi le mois des premières gelées, celui où certaines nuits des champignons comestibles se transformeraient en elfes, tandis que d’autres deviendraient des démons. Mois du grand déclin végétal, octobre va se dépouiller lentement après l’offrande d’un flamboyant bouquet et sombrer, avec des nuits de plus en plus précoces, dans une atmosphère mélancolique déjà esquissée en septembre, comme le chantent si bien ces vers d’Alphonse de Lamartine : "Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure 
Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! 
Salut derniers beaux jours ! …." 
Les jours en effet diminuent d’une heure et quarante-sept minutes dans le mois ; leur longueur moyenne est de onze heures et cinquante et une minutes dans la première semaine, de dix heures neuf minutes dans la dernière. Et dans la nuit du 29 octobre, nous passerons à l’heure d’hiver ce qui ne fera qu’accentuer l’apparence des nuits plus longues. 
"J’aime a revoir encore… 
ce soleil pâlissant , dont la faible lumière perce à peine à mes pieds 
l’obscurité des bois ! "
Relisons nos classiques… ! 
Aux champs, les travaux sont urgents avant l’arrivée effective du froid, du gel et des pluies. Après la déchaume, il faut terminer les labours, les fumures, et s’attaquer sans tarder aux semailles non effectuées en septembre. Les premiers jours d’octobre, seront consacrés aux semailles. 
Octobre marque le nouvel an agricole comme saint Michel en a marqué la fin. Nos aïeux ne se contentaient pas de vagues indications. Pour eux comme pour les militaires : « l’heure c’est l’heure, avant l’heure c’est pas l’heure, après l’heure c’est plus l’heure ». D’où ce dicton très répandu : 
"Ne sème point à Saint Léger Si tu ne veux blé trop léger. 
Sème au jour de la Saint François 
Il te rendra grain de bon poids. 
Mais n’attends pas la Saint Bruno Ton blé serait « abruné » ou noiraud (noirci"
Saint léger, fêté le 2 octobre, évêque d’Autun, mourut vers l’an 680, victime d’un règlement de comptes politiques. « A la saint léger faut se purger ». Sans doute parce que Septembre, mois par excellence des récoltes, donnait lieu à quelques ripailles et qu’il était donc tout indiqué d’aborder l’automne avec une bonne purge forcée. Mais attention à l’ellébore, elle serait plutôt destinée à ceux qui souffriraient d’affection psychique. Voyez le bon Monsieur La Fontaine. J’espère que ce n’est le cas pour aucun de vous ! Il est curieux de noter que la majorité des dictons à propos de saint Léger sont des recommandations de prudence. C’est souvent en ces périodes que se situe un nœud lunaire, période où il ne faut pas travailler. Cette année ce sera le 26 octobre, au début de la nouvelle lunaison. 
 Le 4 octobre, pour la Saint François d’Assise : « On sème si l’on veut, et plutôt même ! » C’est le moment ou jamais pour semer avant l’hiver et pour mettre en place les fleurs à bulbes à floraison printanière entre autres ; et terminer la récolte des pommes, des citrouilles et des courges, et s’occuper de la pelouse Le 18, pour la saint Luc : " Ne sème plus, ou sème dru. » Et aussi : « A san Lu, Foou samenar mouei ou du ». Semer dru c’est semer épais car beaucoup de grains ne pousseront pas si on sème trop tard. 
 Il ne faudra pas oublier de récolter les betteraves sucrières. C’est le moment où elles sont le plus chargées de suc. « A la saint Luc, la betterave devient suc ». D’autres grands saints marquent ce mois d’octobre. 
Le 1er c’était aussi autrefois la Saint Rémi, celui qui a baptisé Clovis. Chacun connaît la fameuse phrase: « Courbe la tête, fier Sicambre ; adore ce que tu as brûlé, et brûle ce que tu as adoré. » Connaissez-vous la réponse de Clovis ? ( C’est un jeu de mot pas très sérieux que je ne citerai pas ici ! ) 
Soulignons la fête de saint Bruno le 6 octobre. Ce natif de Cologne, prêtre et professeur de théologie au XIème siècle se retira dans les montagnes de la Chartreuse en Isère pour y fonder l’ordre monastique des Chartreux. 
Saint Denis, premier évêque de Paris, célébré le 9, est un des saints les plus populaires en France. Décapité, avec ses compagnons Rustique et Eleuthère, sur le Mont des Martyrs, Montmartre, il aurait pris sa tête sur ses mains et aurait marché jusqu’au lieu de sa sépulture, l’actuelle basilique de Saint Denis. Il est toujours question de semis, on est dans les délais… : « Qui sème à la saint Denis, bonne sèmerie ». S’il fait beau ce jour là : « Beau temps à la saint Denis, l’hiver sera bientôt fini ! » Ou encore : « Beau temps à la saint Denis, Hiver pourri ! ». Et s’il pleut : "S’il pleut à la saint Denis, la rivière sort neuf fois de son lit ! » Voilà une bonne indication, selon le temps qu’il fera pour les prévisions sur les inondations à venir !.... 
 Pour la saint Raphaël, le 24, patron des malades des infirmes et des pèlerins, associé à Saint Michel déjà fêté, la chaleur sera finie sans rémission. On pourra songer, si ce n’est déjà fait, à allumer le chauffage : « A la saint Raphaël, la chaleur remonte au ciel ». D’ailleurs, « à la saint Crépin -le 25 octobre- les mouches voient leur fin ! » Crépin et Crépinien, étaient deux nobles romains qui s’étaient fait savetiers par humilité chrétienne et pour échapper aux persécuteurs du IIIème siècle. Ils chaussaient les pauvres gratuitement, dit leur légende. Nulle part ailleurs les riches ne trouvaient d’aussi bons souliers. Dans Jules César, Shakespeare les loue « d’avoir encore mieux soignés les âmes que les pieds de leurs clients » Ils sont devenus tout naturellement les saints patrons de tous ceux qui travaillent le cuir et bien sûr des cordonniers. On disait d’un homme chaussé trop à l’étroit et que les souliers torturent, qu’il est « logé dans la prison de saint Crépin »
Citons encore les deux apôtres Simon et Jude, dont on parle si peu. Un dicton confirme celui de la saint Crépin : « A la saint Simon, l’éventail se repose. » Les uzétiens m’en voudraient si je ne parlais pas de leur saint Firmin dont la foire, fixée par lettres patentes du 14ème siècle au 11 octobre jour de son décès, est désormais inscrite au registre des souvenirs par décision municipale, car elle ne correspondait à plus rien, remplacée par le marché qui a raté sa première place de marché de France et ses fêtes votives ou autres, qui à grand renfort de musiques techno et de taureaux, amusent le peuple des touristes. Voici une ligne de quelques dictons se rapportant à ce mois et leurs interprétations : 
« Quand octobre prend sa fin, dans la cuve est le raisin », « si tu veux moissonner, c'est l'heure de semer », « en octobre, qui ne fume bien ne récolte rien », « octobre n'a jamais passé sans qu'il y ait cidre brassé ». « Octobre en brumes, mois à rhumes », « en octobre, il faut que l'homme vite s'habille quand le mûrier se déshabille », « vent d'octobre, ta pelisse il faut que tu sortes », « En octobre, c'est le vent qui mène les feuilles au champ », « En octobre, si tu es prudent, achète grains et vêtements », « En octobre, qui n'a pas de robe en cherche. » Les frimas et les vents d'octobre obligent l'homme à se procurer des vêtements chauds, et aussi du grain qui est alors meilleur marché. 
Le temps d'octobre annoncerait celui des mois suivants « Beaucoup de pluie en octobre, beaucoup de vent en décembre », « brouillards d'octobre et pluvieux novembre font bon décembre », « si octobre s'emplit de vent, du froid tu pâtiras longtemps », « s'il neige en octobre, l'hiver sera sobre », « si octobre s'emplit de vent, du froid pâtiras longtemps », « Octobre emmitouflé annonce décembre ensoleillé », « Octobre en bruine, hiver en ruine », « Quand d'octobre vient la fin, Toussaint est au matin. » .
Au chapitre de l’actualité de ce mois, quelques lignes sur la triste fête d’Halloween où cédant au matraquage commercial sans regarder la signification réelle et profonde de cette fête, jeunes et moins jeunes se précipitent dans l’apologie de la laideur et du mauvais goût, alors qu’à ses origines il s’agissait de célébrer, selon une coutume celte, au moment où nous entrons dans les longues nuits d’hiver, nos anciens disparus ! 
Voila comment le calendrier et ce dixième/huitième mois nous rapproche de l‘actualité. Addissias ! .