Du mois de Juin 2023
Les orages quotidiens, chez nous dans le sud, en
ce mois de juin 2023, justifient bien le nom de ce mois dédié à Junon la déesse
capricieuse.
La fête de Saint Erasme de Formia le 2 juin, la
fête de Saint Guy le 12 juin et le temps dit « de Roland Garros » - un
temps changeant avec de brusques périodes de fortes chaleurs, puis des chutes
de température notamment en soirée, c’est-à-dire un temps de mousson, ce qui
justifient pour cette période le qualificatif de « Mousson d’Europe » -, se
situent bien dans ce contexte.
Le Feu de Saint Elme et la Danse de Saint Guy,
deux saints fêtés ce mois, me font revenir vers vous avec la description de
deux phénomènes particuliers qui nous ont laissé deux expressions bien connues
dont on a oublié les origines. Voici donc une chronique pour un mois de juin
avec « le Feu de Saint Elme » et la « Danse de Saint
Guy ».
Bonne occasion de vous dire que ma santé, qui m’a
obligé à prendre un rythme de vie différent, au passage dans le club des
octogénaires, est plutôt bonne. Jusqu’à la prochaine fois ! Merci à tous
ceux qui m’ont écrit, inquiets de ne pas voir tomber dans leur boite à
courrier, une nouvelle chronique, comme j’avais l’habitude de le faire !
Il y aura sans doute d’autres chroniques sur un
rythme de parution différent. Il y a tant de choses à dire encore sur le temps
qu’il fait, et les saisons, les dictons fêtes et traditions.
Il vous faudra aller sur mon site : https://jeancevenne.blogspot.com pour voir s’il y a du nouveau, sans qu’un
courriel vous ait prévenu plus personnellement au préalable.
L’expression « feu
de saint Elme » est très étroitement liée à une période de mauvais
temps et d’orages. Erasme, fêté le 2
juin, devenu par altération Elme, était évèque de Formia en Italie, au IV e
siècle. Condamné à être brûlé vif il fut enduit de poix. La poix brûla mais pas
l’homme. On dit aussi qu’il aurait continué à prêcher après que la foudre eut frappé le sol près de lui. Ce serait
l’origine de l’expression « le feu de saint Elme » pour un feu qui ne brûle pas. Les marins ont appelé « feu de saint Elme », un phénomène
qui se produit souvent par temps d’orage au sommet de la mâture des vaisseaux
et se manifeste par l’apparition d’une aigrette brillante et de petites gerbes
de feu se déplaçant sur les cordages. Il engendre frayeurs et superstitions. « Le feu de saint Elme allant aux mâts, indique
le vent grands ébats » ; « le feu de Saint Elme sur le pont, garez
de la mer l’entrepont ». Saint Elme devint ainsi patron des marins qui
redoutent les gros orages en mer. Un feu de saint Elme est alors vu comme un
signe de protection du saint.
Il s’agit en fait d’une décharge électrique plus
ou moins continue de faible intensité, qui émane d’objets présentant un champ
électrique superficiel élevé. L’explication est récente, la description est
ancienne.
On sait aujourd’hui que cela peut se produire
aussi en très haute altitude, au-dessus des cumulonimbus, aux extrémités des
ailes des avions. Un phénomène similaire a été observé le 24 juin 1982, lorsque
le Vol 9 British Airways a traversé un nuage de cendres volcaniques rejetées
par l'éruption du Galunggung en Indonésie, ce qui entraîna l'arrêt des quatre
moteurs.
Pline l'Ancien avait déjà observé le phénomène
comme suit : « Il se montre des étoiles
dans la mer et sur la terre. J'ai vu, la nuit, pendant les factions des
sentinelles devant les retranchements, briller à la pointe des javelots des
lueurs à la forme étoilée. Les étoiles se posent sur les antennes et sur
d'autres parties des vaisseaux avec une espèce de son vocal, comme des oiseaux
allant de place en place. Cette espèce d'étoile est dangereuse quand il n'en
vient qu'une seule ; elle cause la submersion du bâtiment ; et si elle tombe
dans la partie inférieure de la carène, elle y met le feu. Mais s’il en vient
deux, l'augure en est favorable ; elles annoncent une heureuse navigation :
l'on prétend même que, survenant, elles mettent en fuite Hélène, c'est le nom
de cette étoile funeste et menaçante. Aussi attribue-t-on cette apparition
divine à Castor et à Pollux, et on les invoque comme les dieux de la mer. La
tête de l'homme est quelquefois, pendant le soir, entourée de ces lueurs, et
c'est un présage de grandes choses. La raison de tout cela est un mystère caché
derrière la majesté de la nature. »
Hergé, en 1960, décrit le feu de saint Elme dans « Tintin
au Tibet » : lorsque le capitaine Haddock escalade un flanc de
montagne, son piolet est soudain enveloppé par un champ électrique
(curieusement de couleur verte), et Tintin lui explique le phénomène.
Dans le roman Moby-Dick d'Herman Melville, au
chapitre CXIX, les Bougies : « Regardez
là-haut ! cria Starbuck, le feu Saint-Elme ! les revenants ! les revenants ! »
Les extrémités des vergues étaient entourées d'un feu pâle, et, touchées au
sommet de chaque paratonnerre à triple pointe, par de blanches flammes
effilées, les trois grands mâts brûlaient silencieusement dans l'air sulfureux,
comme trois cierges gigantesques devant un autel.
Dans le film de même nom, de John Huston, vers la
quatre-vingt-dixième minute, le capitaine Achab maitrise le feu de Saint-Elme.
Jules Verne lui aussi évoque ce phénomène dans « Voyage au centre de la Terre » quand un
orage est sur le point de se déclarer dans la grotte souterraine. Un feu de
Saint-Elme se déclare sur le mât de leur radeau.
On trouve encore ce phénomène dans le roman « Premier de cordée » de Frison-Roche
lorsqu'un orage s'abat sur une cordée se trouvant dans le massif des Drus.
Un phénomène et une expression liés aux caprices
du temps, à la mauvaise humeur de Junon et au mois de juin !
Saint Elme était le patron des pécheurs et
jusqu'à la révolution, les marins marseillais placèrent leur corporation sur
son vocable. Il était censé protéger tous les bâtiments allant sur mer du feu
de Saint-Elme, un phénomène électrique qui annonce l'approche ou la fin d'une
tempête.
Le branle de Saint-Elme est une danse
traditionnelle spécifique à la corporation des marins de Marseille.
Primitivement, jusqu'en 1700, ce branle en l'honneur de saint Elme, fut un
grand défilé dans la cité phocéenne qui se déroulait annuellement et attirait
nombre de spectateurs étrangers. Sans doute interdit, le branle refit son
apparition et fut pratiqué, en présence d'un prêtre, avant chaque baptême d'un
bateau et sa mise à flot. C'est actuellement l'une des plus célèbres danses
folkloriques provençales avec la farandole.
Il est souvent question de cette danse «
branle de Saint Elme » dans de nombreux ouvrages publiés sur
Marseille.
C'est ce que signalent Diderot et d'Alambert dans
leur Encyclopédie : « Branle de Saint Elme, fête qui se célébroit autrefois
à Marseille la veille de Saint Lazare. On choisissoit les plus beaux garçons et
les filles les mieux faites ; on les habilloit le plus magnifiquement qu'on
pouvoit ; cette troupe représentoit les dieux de la fable, les différentes
nations, et, elle étoit promenée dans les rues au son des violons et des
tambours. Cette mascarade s'appelloit le branle de saint Elme. ». Philippe
Le Bas, dans son Dictionnaire encyclopédique de l'Histoire de France, précise :
« Cette fête a été supprimée vers l'an 1703. ».
Le branle de Saint-Elme renaquit lors de la mise
à l'eau de chaque nouveau bateau. D'un défilé des plus beaux pêcheurs et les
plus accortes poissonnières, il devint un jeu entre les marins et leurs
épouses, un jeu où danseurs et danseuses ont un rôle égal.
Placer sa barque sous la protection du saint
était un jour de fête. Sur le rythme des tambourins, danseuses et danseurs
faisaient le tour du quartier. Puis ils exécutaient le branle autour du bateau
en jetant des fleurs sur le pont. Leur danse finie, le prêtre donnait sa
bénédiction. Ce n'est qu'ensuite que le patron régalait tout le monde lors d'un
banquet où figuraient les tourtihado (gâteau à l'anis en forme de couronne).
Plusieurs autres rites symboliques ont été
soulignés dans cette danse dont celui du mât, assimilé à un arbre cosmique, et
de la marche en serpent des danseurs.
Frédéric Mistral, dans son poème Lo galerian,
fait chanter :
Ieu ausi amont lo gau
Que canta sus lo teume
Adiéu patron Sigaud
Lo brande de Sant-Eume
Lo gau ò non lo gau
Fasèm
coma se l'è-è-ra
Lanlira,
lanlèra
E
vòga la galèra
J’entends là-haut le coq
qui chante sur le tillac
Adieu Patron Sigaud
Le Branle de Saint Elme
Le coq ou pas le coq
Faisons comme si ça l’était
Lanlire lanlère
Et vogue la galère
Du « branle de Saint Elme » qui est une
danse, Juin nous fait passer à la « danse de Saint Guy » qui n’est pas
vraiment une danse !
Cette fois le lien de ce qu’on a appelé la « danse
de Saint Guy » avec le mois de juin se trouve dans les moissons de ce mois
puisque son origine serait dans l’ergot du seigle (dont était fait le pain), un
champignon hallucinogène. On se souvient
du « pain maudit » de Pont Saint Esprit.
Guy viendrait du prénom germanique Wido, dont un
élément -wid- signifie bois. On dit aussi saint Vite ou saint Vit, ou saint
Guido. « La pluie à saint Vit un bon an donnera, mais l’orge en souffrira »
dit-on en Alsace. Saint Guy est le 15 juin.
Saint-Guy était censé guérir cette maladie, d’où
son nom : « la danse de saint
Guy ». Si les expressions françaises
peuvent souvent donner lieu à des dérives humoristiques, ce n'est pas le cas de
celle-ci qui correspond à une maladie nerveuse qui se manifeste, entre autres,
par des mouvements brusques, désordonnés et incontrôlables, surtout dans les
membres.
Au Moyen-Âge, les malades atteints de cette
maladie (on dit : chorée, or Chorée c’est la danse ! ) étaient
souvent considérés comme possédés par le démon et brûlés vifs.
Mais pourquoi avoir appelé cette maladie la danse
de saint Guy ?
Son histoire exacte n'est pas vraiment connue,
mais une légende dit que Vitus (équivalent latin de Guy), né en Sicile, fut
martyrisé d'abord à 12 ans dans son pays par son gouverneur, Valérien, parce
qu'il refusait d'adorer les idoles. Provoquant des guérisons miraculeuses, il
fut ensuite amené devant l'empereur Dioclétien qui lui fit subir divers
supplices peu agréables qui ont finalement abouti à sa mort.
Au IXe siècle, il se produisit des miracles au
cours du transfert des reliques de saint Guy, de Saint-Denis en France, vers la
Saxe, et c’est ainsi que naquit, dit-on le culte de saint Guy, protecteur des
épileptiques et des malades atteints de cette chorée. Bizarrement, ces malades
souffraient de troubles variés s'amplifiant à l'approche de la fête de la saint
Guy, et ils se rendaient alors en pèlerinage dans l'une ou l'autre église qui
lui était consacrée pour y danser, afin, en théorie, de se libérer de leurs
angoisses et de leur mal. « Il se
contorsionne, il grimace, une sorte de danse de saint Guy disloque tous ses
mouvements, il s'exhibe dans des poses grotesques » écrit Nathalie Sarraute
dans « L'ère du soupçon ».
Juin avec la Pleine Lune et surtout le solstice d’été nous
amène aux jours les plus longs de l’année, où les plantes bénéficient du
maximum des rayons du soleil, d’où une plus grande efficacité médicinale. C’est
alors qu’il faut les cueillir. On dit leur potentiel augmente si elles sont
récoltées le matin de la Saint Jean à la rosée.
Pour le rituel de la cueillette, il faudra « avoir les
pieds nus et avancer dans la rosée, en marchant à reculons pour que
la main ne cueille pas plus que la poignée nécessaire ».
Selon les endroits les recommandations pour les cueillir peut
varier. Par exemple la nuit du 23 au 24, à la clarté de la lune, « al rai de
la luno ». ou le matin, avant
l’aube,On les appelle
alors « li planto de la luna
Puisqu’il est recommandé d’être amoureux à la
Saint-Jean, on récolte d’abord les plantes qui composent la « poudre de
badinage » : marjolaine, thym, verveine et myrte. Après séchage, on
les réduit en poudre et on tamise. On met la poudre dans une petite bourse
de tissu (lin). Les soirs de bal ou de rendez-vous, on s’arrange pour
faire respirer quelques prises de ce sortilège pulvérisé pour susciter l’amour
chez l’élu de son cœur ! Je ne garantis pas les résultats. Mais j’invite comme
il est de tradition, à sauter au-dessus du Feu de la Saint Jean, s’il est possible
de le faire par les temps qui courent. Ceux qui sautent ainsi au-dessus du feu
se marieront dans l’année.
On dit aussi que conserver un morceau de bois calciné au Feu
de la saint Jean protège la maison de la foudre.
Les herbes de la saint Jean sont au nombre de sept, dit-on à
cause du symbolisme du chiffre 7. Mais on peut en trouver une bonne trentaine.
D’abord le millepertuis (Hypericum perforatum, Hypéricacées) : dit Herbe aux mille
trous, Herbe percée, Herbe aux piqûres, Chasse-diable, Yèbe d’ôr (wallon) ou
Herbe de saint Jean. Ce dernier nom n’apparaît que vers le XIVe siècle.
Le millepertuis sera l’objet, pendant tout le Moyen Âge, de nombreuses
superstitions issues de la civilisation celtique : son surnom de «
chasse-diable » en témoigne ; on pensait en effet que la plante avait le
pouvoir d’éloigner les mauvais esprits.
On l’appelle chez nous « l'erbo de l’oli rouge
» car on fait infuser les sommités dans le l’huile. Auparavant on fait
passer les graines cueillies, par trois fois dans la flamme du feu en criant : «
Sant Jan la grano ! ». On l’appelle aussi la « casso-diable ». ou «
sang de saint Jean », ou encore « ceinture de Saint Jean ».
Dans l’énumération de ses vertus on trouve aussi qu’il protège du tonnerre, et
améliore la vue.
Vient
ensuite l’armoise (Artemisia vulgaris,
Astéracées) : dite Artémise, Herbe aux cent goûts, Herbe de feu, Herbe royale,
Ceinture de saint Jean. Apulée affirmait que porter de l’armoise sur soi
empêche de sentir la fatigue du voyage. C’est l’herbe de la route bien connue
des pèlerins. « Se sabiés li vertu de l’artemiso, n’en garniries l’orlet de
ta camiso » « si tu savais les vertus de l’artémise, tu en garnirais
l’ourlet de ta chemise » .
Plutarque disait que l ‘écume ramassée sur l’infusion de cette plante,
préservait les bergers de la morsure des serpents La plante
(placée sous l’égide d’Artémis, déesse protectrice des femmes) est considérée
comme le grand remède gynécologique d’autrefois.
La joubarbe suit (Sempervivum tectorum, Crassulacées) : dite Artichaut des
murailles, Barbe de Jupiter, Herbe du tonnerre, Joubarbe des toits. Connue des
Anciens sous le nom d’« Aizôon », qui veut dire « toujours vivant », la Barbe
de Jupiter est considérée comme une plante magique depuis l’Antiquité.
La plante posséderait le pouvoir de détourner des maisons la colère du
dieu de la foudre. N’oublions pas que nous sommes en juin, le mois des orages,
et donc plusieurs plantes peuvent en protéger.
La sauge (Salvia officinalis. Lamiacées) : dite « Toute-bonne »,
accompagne si bien un bon rôti. Sauge sauvage. La réputation de cette
plante date des Égyptiens. Les Grecs la trouvaient trop tonifiante, ce qui
a fait interdire son emploi sur les stades (déjà le dopage !). Panacée durant
l’époque médiévale (salvia vient de « salvus » = sain, ou salvare= sauver), sa
réputation est sans égale !
La verveine (Verbena offinalis, Verbénacées) : une herbe
sainte et officinale qui calme, une tisane du soir encore très réputée de
nos jours. Je ne sais pas si elle est efficace contre la Danse de Saint
Guy ! Elle aurait le pouvoir de prémunir contre les
cauchemars.
Le lierre terrestre (Glechoma hederacea, Lamiacées) : dit Couronne
de terre ou Courroie de saint Jean tant il rampe et s’allonge dans les
bois et les haies pour porter ses délicates tiges à fleurs violettes
vers la lumière.
L’achillée millefeuille (Achillea millefolium, Astéracées) : dite Herbe
au charpentier, Herbe aux coupures, Herbe aux soldats ou Herbe des guerriers,
plante aux vertus cicatrisantes très prisée par Achille et ses guerriers
qui en extrayaient le suc frais pour guérir leurs blessures.
Cette liste peut varier et être complétée selon les coutumes locales.
On trouve l’orpin « poivre de muraille » ; l'immortelle « herbe de saint Pierre » ; la fougère mâle
qui fleurit à minuit sonnant, et produit ses graines et les sème dans l'heure
qui suit. Celui qui peut recueillir sa semence avant qu'elle ait touché terre a
le pouvoir de se transporter d'un lieu à l'autre aussi vite que le vent, de se
rendre invisible, et de connaître le présent et l'avenir ! l'épervière, « plante
du soleil », employée par les druides pour chasser les démons, la
camomille, ou encore le salsifis sauvage pour préparer des remèdes capables de
guérir bêtes et gens. Les pétales de lys seront présentés à la flamme du feu de
la Saint Jean puis mis à macérer dans l’eau de vie et serviront à soigner les
plaies, notamment les brûlures, en prononçant cette formule : « Saint
Jean le Désiré, où es-tu donc resté ? Derrière un pied de blé fleuri et grainé
? » On trouve aussi dans la liste les feuilles de noyer
Parfois ces plantes sont montées en bouquets, en croix ou en couronnes
et mises au fronton des portes afin de porter bonheur, c'est : « le bouquet
de la bonne aventure » .
Nous n’oublierons pas, dans la nuit de la saint Jean, de cueillir les
noix, ou les feuilles du noyer, pour faire le vin de noix à offrir aux amis.
Au matin de la Saint Jean, il est bon de puiser de l’eau à trois
endroits différents pour se préserver des maladies de peau. Les coutumes autour
de l'eau (sources, fontaines, cours d'eau, mer...) étaient au moins aussi
importantes que celles autour du feu. On en buvait, on en donnait à boire aux
animaux, on s'y baignait... La rosée du matin était également investie de
vertus magiques : on la recueillait dans un drap et on s'y roulait dedans.
Nos Anciens savaient observer la nature et ils en connaissaient les
bienfaits, parfois sous des formes curieuses et amusantes ! Ils vivaient
avec la nature. Nous on essaie de la retrouver !
Nous sommes tout proches de la Nouvelle Lune, le 18 juin, du solstice
du 21 et de la Fête de la Musique, et de la Saint Jean d’été si riche en
traditions. Il me
plait de rappeler une fois encore et une fois de plus que le solstice, avant la
réforme de notre calendrier « grégorien » était le 24 juin. C’est dans ces
festivités qui avaient lieu pour la fête de Saint Jean Baptiste qu’il faut
trouver la véritable origine de la fête de la musique, avec la notation de Guy,
un moine de la ville d’Arrezo, petite ville proche de Sienne. Alors que jusque-là les notes étaient choisies
dans les premières lettres de l’alphabet, c’est lui qui inventa le procédé
mnémotechnique par lequel on nomme les notes de la gamme dans les pays latins,
à partir des premières syllabes de chaque vers de l’hymne des Vêpres de la fête
de saint Jean Baptiste.
Je vous avais bien dit en commençant cette
chronique que j’avais encore beaucoup de choses à dire et à redire !
Bon été.
Addissias !
Le 17 juin 2023