mardi 5 décembre 2023

Pour la saint Nicolas 2023

 

         En la Veille de la Saint Nicolas 2023

Ce soir en revenant d’Uzès, sur la route toute droite qui me ramène à Cruviers, juste après le rond-point dit désormais « de Mayac », vous savez : ce fameux rond-point pourtant si utile mais qui gâche à jamais la belle perspective de cette belle route toute droite bordée de platanes centenaires, juste à la hauteur où s’élèvent sur le côté, un collège, un gymnase et un lotissement dont la couleur des murs blanche  surprend dans un pays où tout est ocre, doré par le soleil, j’ai rencontré un vieux monsieur avec son âne qui marchait péniblement vers la cité ducale, emmitouflé sous une grande cape pour se protéger du « mistral » qui a balayé les nuages amenés hier par le « marin ».  

La « foire aux mulets » qui avait lieu au Portalet , près de la Fontaine des Abreuvoirs, au mois de novembre, ayant désormais disparu de nos calendriers je me demandais qui était ce retardataire. Curieux je me suis approché.

« Bonsoir Monsieur ! » L’homme releva la tête.  « Oh !..euh !  pardon ! - sous sa grande cape et sa capuche, je venais de découvrir un vieux monsieur barbu, vêtu tout de rouge et blanc, avec une mitre sur la tête- Bonsoir Monsieur Saint Nicolas ! » C’était en effet saint Nicolas ! Eh oui, demain c’est sa fête. Il m’expliqua qu’il allait à Uzès, pour voir s’il aurait plus de chance dans ce pays de « parpaillots » que dans son Nord d’origine, car les médias ayant fait leur travail de désinformation avec la fête d’Halloween, et le pères « Noël » vert ou rouge pullulant ici et là à grand renfort de décorations et autres, sa réputation en avait pris un sacré coup. Même la télévision nationale n’a pas parlé de lui ce soir !

Peut-être qu’à Uzès, « premier duché » de France, ancien évêché… « Tout se perd mon brave Monsieur, tout se perd.. peut-être qu’à Uzès.. pays de tradition, secteur « sauvegardé ».. peut être que ».. !

Après notre court échange, le saint homme a repris son chemin sur la montée de Mayac., poussé par le vent.

J’ai cru l’entendre parler. A qui diable (sic !) parlait-il puisque il était seul ? et en tendant l’oreille, j’ai même entendu une voix qui lui répondait. Si, si je vous assure !

Intrigué, j’ai fait un demi-tour avec ma trottinette et je me suis approché le plus possible, discrètement. Saint Nicolas dialoguait avec son âne !

 

Grâce aux techniques modernes et à mon téléphone portable aux multiples fonctions j’ai pu enregistrer, avec son autorisation, ce dialogue.

 

Le Vénérable évêque a bien voulu m’en autoriser la diffusion. Il a même paru assez satisfait de savoir, que par mon intermédiaire, ses paroles parviendraient aux oreilles de quelques-uns. « Ce sera toujours ça de pris » dit-il !

 

Enfonçant mon bonnet sur mes oreilles, je suis vite reparti sur ma trottinette pour vous diffuser sans tarder ce document. Mais n’avais-je pas rêvé ? J’ai freiné, suis reparti en arrière… plus rien sur la route à l’horizon. Il avait disparu. Il ne me reste plus que ce texte que je viens de m’empresser de retranscrire à votre intention :

 

«- St Nicolas : Mon bon âne vous m’inquiétez. Vos oreilles ne sont plus vers le ciel dressées et votre poil est tout hérissé. Votre santé serait-elle affectée ? votre picotin serait-il diminué ?

-L’âne : Je n’ai plus faim. Je n’ai plus goût à rien.

-St Nicolas : Et peut-on connaître, cher âne, la cause de ces langueurs ? Auriez-vous quelque chagrin ? M’auriez-vous caché quelque souci ?

-L’âne : Il s’agit, Monseigneur, de ce que vous ne devinez pas ce qui se dit autour de vous. Je sais bien, Monseigneur, que vous ne pouvez pas comme vos collègues d’en bas vous présenter en clergyman bien que cette tenue redevienne à la mode avec nos jeunes curés plus que jamais traditionalies. Ce ne serait plus vous. Mais avec votre haute taille, votre mitre dorée et votre crosse tapant sur le macadam, vous ne pouvez pas écouter ce que les gens disent. Tandis que moi qui trottine à leur niveau, j’entends très bien ce qu’on raconte aujourd’hui sur notre compte à nous deux.

-St Nicolas : Ah ! et qu’est-ce que nos pieux fidèles racontent ?

-L’âne : D’abord, ils ne sont plus ni pieux ni fidèles. Ensuite, sauf votre respect, Monseigneur, ils racontent une énormité : Ils prétendent avoir lu dans les journaux que sur la liste des Saints, votre nom- je vous demande pardon- aurait été rayé.

-St Nicolas : Mon bon âne, vous avez mal lu votre journal. Le calendrier liturgique revu et corrigé depuis Vatican II  comportait en effet de gros changements. Mais pas celui-là.

-L’âne : Eh depuis quand donc ces changements ?

-St Nicolas : Depuis un décret signé le 14 février 1969 à Rome par notre bon Pape Paul VI, mais dont beaucoup de journalistes ont parlé sans jamais l’avoir lu.

-L’âne : Et qu’est-ce qu’il y avait dans ce décret ?

-St Nicolas : Dans ce décret, il y avait des dégagements, des regroupements, des déménagements, et hélas, des enterrements.

-L’âne :, Monseigneur, qu’est-ce que vous entendez par dégagements ?

-St Nicolas : C’est expliqué par un texte du Concile : « Pour que les fêtes des saints ne l’emportent pas sur les fêtes qui célèbrent les mystères mêmes du salut, le plus grand nombre d’entre elles seront laissées à la célébration de chaque église, nation ou famille religieuse particulière. »

Ainsi du mois de Mai qui comportait jusqu’à 22 fêtes de saints obligatoires, on en a « dégagé » 17, y compris nos célèbres « Saints de Glace » Pancrace, Servais et Mamert ont disparu, bien que Mamert, évêque de Vienne, soit à l’origine des fameuses prières des Rogations qui ont été remise dans l’actualité à cause de nos périodes de sécheresse. Certes on y gagné la Sainte Estelle qui tient tant à nos félibres. Mais cette réforme à permis de bien mettre en valeur le temps de l’Ascension et de la Pentecôte.

-L’âne : Ca je comprends. Mais, Monseigneur, que voulez-vous dire par « regroupements » ?

-St Nicolas : Mon âne, vous avez lu dans les journaux que St Gobain et Pont à Mousson se « regroupaient » , tout comme Francetélécom, Veolia et bien d’autres.  Cette méthode de concentration industrielle, l’Eglise l’applique désormais dans son calendrier. Ainsi par exemple, Michel, Gabriel, et Raphaël, les trois archanges, sont regroupés dans un seul jour de fête unique : le 29 septembre par la fête de Archanges.

-L’âne : Et qu’entendez-vous par « déménagements » ?

-St Nicolas : Il y a les déménagements proprement dits par souci historique. Ainsi Saint Vincent de Paul étant mort le 26 septembre 1660, on le fête désormais ce jour-là exactement et non plus le 19 juillet comme jadis.

Mais il y a surtout des aménagements par souci géographique. Si au IV e siècle, l’Eglise était localisée autour de la seule Méditerranée, aujourd’hui elle doit être partout. On laisse donc aux Eglises d’Asie ou d’Afrique le soin d’honorer leurs saints en priorité sur les saints latins du Moyen Age. Bien entendu les fêtes de la Sainte Vierge ou de Saint Pierre restent immuables partout. Ainsi de nouveaux saints sont apparus dans nos calendriers. Y compris des noms curieux sur les calendriers du facteur. D’ailleurs désormais nos chaines de télévision ne disent plus désormais, demain « nous fêtons la saint… »  C’est une adaptation à l’actualité, au titre d’un soit respect de la laïcité !

-L’âne : Et vous ne parlez pas des « enterrements ».

-St Nicolas : Hélas, il faut bien aborder ce pénible sujet. J’avais d’ailleurs depuis longtemps quelques appréhensions. Si mes parcours célestes me donnent la joie de fréquenter mes compagnons d’auréoles, j’étais par contre étonné de ne jamais rencontrer celui que les humains appellent Saint Christophe, par exemple.

Or, sur Christophe fêté en juillet ou sur Catherine d’Alexandrie, dont on parle surtout à cause des plantes et arbres qui prennent plus facilement racine après le 25 novembre, on ne possède pas vraiment de document historique ; «  Ils ont été supprimés du calendrier général. L’Eglise a estimé que le peuple chrétien ne peut être invité à une prière officielle que dans la vérité »

-L’âne : Et nous alors ?

-St Nicolas : Nicolas est maintenu au nouveau Calendrier Romain Général. Seulement, je rentre dans la catégorie des saints « localisés », c'est-à-dire que mon culte n’est obligatoire que dans les régions qui me sont depuis toujours fidèles, la Lorraine par exemple.

-L’âne : Et Rome alors, nous n’irons plus à Rome ?

-St Nicolas : Si cher âne. Vous savez bien qu’à deux pas de la magnifique Place Navone, nous sommes attendus à l’Eglise Saint Nicolas des Lorrains.

Et notre tournée de Décembre se terminera en cette chapelle traditionnelle près une visite à la « Befana » des enfants romains.

-L’âne : Et le Père Noël ?

-St Nicolas : Cher âne, le Père Noël, sans origine historique, sans aucune base religieuse est mort et enterré. Mais moi, avec les prisonniers que j’ai délivrés, avec les enfants que j’ai sauvés, avec mes sanctuaires d’Asie Mineure et d’Italie et de Rhénanie, je suis vivant et survivant. Aussi mon cher âne, n’écoute plus ces porteurs de faux bruits.

-L’âne : Je leur dirai que ce sont des âneries.

-St Nicolas : Je ne te le fais pas dire. Amen »

Une partie de ce texte est une parodie, en forme de clin d’œil d’un texte de Jean Rodhain qui fut mon « patron » et a été publié après sa mort, dans «  Derniers Messages ».

En mémoire de quelques saint disparus du calendrier, et de quelques traditions qui se perdent, pour votre plaisir et le mien, en guise d’introduction aux prochaines fêtes de Noël !.

 

Bonne Saint Nicolas 2023

                                                                            Jean Mignot

                                                                                5 décembre 2023

 

 

vendredi 1 décembre 2023

du mois de décembre 2023

 


de décembre 2023

Décembre 2023 nous tend un piège et nombreux sont ceux qui sont « tombés dans le panneau », selon une expression dont on ne sait plus très bien les origines. Dès le XIIIe siècle, pendant les chasses, un « panneau » était un filet ou une étoffe tendue de manière à y prendre le gibier, sans avoir besoin de l’approcher et donc sans l’effrayer. C'est donc simplement de ce piège qu'est d'abord née l'expression "tendre un panneau (à quelqu'un)" avant que notre expression apparaisse. Depuis, on emploie cette expression pour dire qu'une personne s'est fait piéger sans s'en rendre compte.

En l’approche de cette fin d’année où les promesses de tout changer fleurissent à tous les coins de rue, d’où qu’elles viennent, il est très facile de « tomber dans le panneau » en portant crédit à un peu n’importe quoi : «  et puis la télé l’a dit ! » même si on ne l’a pas entendu soi-même. Ce mois de décembre avec son actualité s’inscrit bien dans cette expression… à moins que les promesses soient enfin tenues !

C’est ainsi que plusieurs d’entre nous sont tombés dans le panneau avec ce mois de décembre 2023. Ce mois a en effet 5 samedis, 5 dimanches.  Et chacun y va de la retransmission de ce message aux copains en signalant ce fait extraordinaire qui ne se reproduira pas avant 823 ans (ou parfois seulement 623 ans !). Or cela n’a rien d’exceptionnel. C’est ce qu’on appelle un hoax ou un canular informatique, une farce si vous préférez, ou pire un piège visant seulement à tenter de copier vos adresses internet à d’autres fins pas toujours très correctes.

Ce piège s’appelle un « sac d’argent ». Nombreux sont ceux qui se sont crus obligés de transmettre cette information, pensant écrire quelque chose d’extraordinaire sans vérifier sa véracité.

Les « sacs d’argent » c’est une croyance mystérieuse qui nous vient d’une vieille tradition chinoise : le Feng Shui. Une croyance mystique selon laquelle l'environnement peut influer sur la circulation de l'énergie vitale, une sorte de géomancie, art divinatoire très ancien, très prisé chez les Egyptiens, chez les Perses et chez les Chinois !  

Selon cette mystérieuse et ancienne tradition il faut partager le message ou l’image pour recevoir de l’argent dans les cinq prochains jours. Le Feng Shui existe depuis au moins 3000 ans

Ni réalité, ni même mythe. Tout ceci est simplement un ramassis de bêtises.

Pour ajouter du piment à la communication de ce soi-disant phénomène remarquable, on nous met en garde : « si vous ne partagez pas l’image, vous aurez des problèmes financiers le reste de l’année ». Plus qu’à d’autres moments en cette fin d’année nous sommes plus sensibles aux « prévisions » pour la nouvelle année désormais très proche.

Depuis 2012 ce type de message circule de façon de plus en plus répétée. Imaginez si vous ne le transmettez pas, combien de temps devrez-vous attendre avant de pouvoir le partager de nouveau ? 623 ans ? 823 ans ?

Or tout mois de 31 jours commençant par un vendredi possède 5 vendredis, 5 samedis, 5 dimanches. Depuis 1900, il y a eu par exemple 16 mois de juillet commençant par un vendredi. Donc rien de bien exceptionnel. De plus, en 2023 décembre n’est pas le seul à avoir ses 5 samedis et 5 dimanches ! Il y a eu janvier, avril et juillet. Personne n’a rien dit !

En 2024 il y aura 5 samedis et 5 dimanches, en mars et en juin, 5 samedis en août et novembre et 5 dimanches en septembre et décembre !  

Allons… un peu de jugeote ! un peu de bon sens ! Il est vrai que, comme l’écrivait Descartes : « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée : car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose, n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont. En quoi il n’est pas vraisemblable que tous se trompent ; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger, et distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes ; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien. Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices, aussi bien que des plus grandes vertus ; et ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup d’avantage, s’ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent, et qui s’en éloignent » — (René Descartes, Discours de la méthode, La Haye, 1637)

Je voulais donner cette rapide explication parce que, comme vous peut-être, j’ai reçu un mail de bons amis m’informant du soi-disant côté exceptionnel de ce mois de décembre 2023.

Voilà donc une particularité de ce mois de décembre 2023, pas si particulière ou exceptionnelle que ça !

Autre particularité pour ce mois de décembre où l’on voit fleurir à l’approche de Noël l’expression « période calendale » si riche en traditions et en coutumes de toutes sortes.

Or « calendale » vient des calendes bien sûr mais selon le calendrier « romain » il y a des calendes tous les débuts de mois ! Pourquoi donc se référer aux calendes spécifiquement pour cette période de fin d’année ?

Les calendes n’existaient comme on le sait bien, que chez les Romains. C’était le premier jour du mois et c’était le moment où les pontifes faisaient connaître les jours fériés ou chômés, mais aussi les échéances pour les impôts et autres taxes. L’occasion m’est trop belle en ces périodes où « on » nous promet tout ou rien ou n’importe quoi, de rappeler cette expression « renvoyer aux calendes grecques » « ad kalendas graecas » c’est-à-dire à jamais, puisqu’il n’y a pas de calendes dans le calendrier grec. On le sait bien, quelle que soit l’appartenance politique ou partisane, on ne peut pas, ou on ne veut pas, tenir tout ce que l’on va nous annoncer pour 2024. La prochaine année sera une année faste pour cela !

Quelques autres proverbes ont la même signification : « la semaine des quatre jeudis » ( mais désormais c’est le mercredi qu’il faudrait dire ! ) ;  «  à la saint glinglin » ; ou encore « quand l’enfer gèlera » ce qui serait la traduction d’un dicton anglais «  when hell freezer over » .  En Espagne on trouve « cuando las ranas crien pelo » : « quand les grenouilles auront du poil » ; et dans certaines régions de France on disait vers les années 1884 : «  quand les poules pisseront », mais pour rester plus correct on dit «  quand les poules auront des dents ! »

En anticipant sur les discours que nous allons inévitablement entendre en fin de mois je vous invite à relire cette maxime de La Rochefoucault car je trouve dans son expression une bien grande sagesse pour les temps qui courent : «  Nous promettons selon nos espérances et nous tenons selon nos craintes ». Quant au grand  Vauvenargues il écrivait  «  On promet beaucoup pour se dispenser de donner peu ». Toujours d’actualité. Restons prudents comme nous y invite Montesquieu « Vérité dans un temps, erreur dans un autre » et suivons le conseil de Cervantès « Il faut donner du temps au temps !» , citation dont se sont accaparés d’autres hommes politiques et non des moindres !

 

Et en ce mois de décembre les sujets de chroniques sont nombreux et je laisse de côté les si célèbres Sainte Barbe et Saint Nicolas avec leur cortège de traditions « calendales » dont je vous en ai entretenu si souvent.

Je voudrais seulement rappeler ces fêtes du solstice, ces fêtes autour du jour où, après la nuit la plus longue, le soleil revient vainqueur. C’est le « Dies Natalis Solis Invicti » qui correspondait au jour de la naissance de « Sol invictus », le soleil invaincu, le jour où le soleil arrête sa course et au moment où les jours, recommencent de croître.

C’est là l’origine du mot « Noël ». Il vient du latin natalis dies (jour de la naissance), devenu natalis par abréviation ; puis Nadal ou Nau en langue d’Oc (ce qui par cette altération veut alors aussi dire « nouveau » ou « neuf ») puis Noé ou Nouël en langue d’oïl. C’est cette dernière forme qui s’est seule maintenue. Le mot est normalement masculin. C’est le jour de la naissance, et non la fête. Le Noël et non la Noël. Actuellement c’est le mot féminin qui l’emporte. Dommage !

C’est au lendemain du solstice, le lendemain du jour où après la plus longue nuit de l’année on voit le soleil revenir et briller un peu plus longtemps et de plus en plus, que l’Eglise, reprenant ce symbole de la « re-naissance » de la lumière, vainqueur des ténèbres, a fixé la fête de la Nativité dont Noël est devenu l'expression la plus couramment utilisée. L’occasion était trop belle pour l’Eglise d’utiliser ce symbole de la lumière plus puissante que la nuit, du soleil vainqueur, pour fixer à cette date la fête de la naissance de Jésus.

C’est le Pape Télésphore (125-136) qui institua la célébration de cette naissance. Ce fut d’abord une fête mobile Le Pape Jules 1er (280-352) décida que ce serait le 25 décembre puisqu’alors le calendrier « julien » fixait le solstice au 24 décembre. Quand on appliqua la réforme du calendrier en 1582, on repositionna le solstice à une date plus précise, le 21 ( en 2024 et en 2025) ou parfois le 22 décembre ( cette année) , donc le « jour du sol invictus » mais la fête de la Nativité de Jésus resta fixée le 25 décembre. En d’autres termes, le 21 serait plus proche du mot Noël et le 25 la Fête de la Nativité de Jésus.

En 532, le moine Denys le Petit, à l’appui d’un savant et solide calcul, démontra, sur la base des textes historiques et sacrés, que Jésus était né le 25 décembre de l’an 753 de la fondation de Rome, confirmant ainsi la date de Noël.

On s’accorde aujourd’hui pour reconnaître que ces calculs comportaient une part d’erreurs, le roi Hérode, contemporain de la naissance du Christ, étant mort en l'an 750 de la création de Rome. Jésus serait donc né entre l'An 3 et l’An 6 avant l'ère chrétienne. Le Pape Benoit XVI l’a reconnu, dit et écrit mais ça ne change rien au contexte de fêtes dans lesquelles nous sommes. On continue de dire les années avant ou après la naissance de Jésus : « av JC » et « ap. JC ». Aujourd’hui, on emploie de plus en plus l’expression « avant notre ère » et « après notre ère », laïcisation aidant, sans pour autant tenir compte de cette erreur.

A ce stade de l’irrationnel, pourquoi ne pas revenir à l’appellation en usage aux temps romains où on comptait les années : « à partir de la fondation de Rome » selon l'expression latine AUC ab urbe condita, ce qui signifie : « depuis la fondation de la ville » .

Avec ces quelques rappels je voudrais répondre à ceux qui, dans un total illogisme et avec une méconnaissance grave, s’opposent à toutes sortes de traditions des fêtes de cette fin d’année, crèches, sapins, décorations et que sais-je encore. Laïcisation oblige !  Mais tiens ! curieux ils ne disent rien pour Halloween ni pour la Toussaint ( voir ma chronique à ce sujet ).

Je reviendrai dans une prochaine chronique sur les différents calendriers et sur l’année 2024 qui sera une année bissextile qui mérite une explication particulière.

Bon Noël ! Buon Nadal ! Bonnes Fêtes ! Addissias !

 

Jean Mignot le 1er décembre 2023

samedi 25 novembre 2023

sainte Catherine 2023

La fête de Sainte Catherine aujourd'hui est ce qu on appelle un "jour de marque" c est à dire un jour qui donne quelques indications et pour le temps qu il va sans doute faire et pour l agriculture et les plantations. Nous connaissons tout ce vieux dicton " à la Sainte Catherine tout arbre prend racine". Il faut prendre ce dicton avec une petite réserve. En effet c'est surtout de la lune qu il faut tenir compte. Or le cycle (mois) lunaire étant plus court que le mois de notre calendrier il peut y avoir un décalage dont il faut tenir compte. Il est recommandé, pour planter un arbre, entre autres, de le faire en "lune montante" et en " vieille lune" c est à dire entre la Pleine Lune et la Nouvelle Lune . Nous attendrons donc pour planter que la Pleine Lune soit passée. Elle se produira le 27 et nous serons bien en "lune montante". Nos dictons donnent des indications, parfois avec prudence ou nouances..En Bretagne on dit : "entre Catherine et Noué tout bois est bon à planter". Il y a une marge de sécurité ,! Quant au temps il y a quelques dictions précis qui risquent cette année de s avérer païen précis. "A la Sainte Catherine l'hiver s'aberline ( arrive ) à la Saint André il est aberliné ( arrive)." Je me limite à cette seule citation et vous invite à regarder les prévisions de vos différents services météo.. Le temps change en général trois ou quatre jours après la nouvelle Lune où après la Pleine Lune et le temps qu il fera ce jour la durera jusqu'à la prochaine lunaison. C'est ce qui vient de se passer après la Nouvelle Lune du 13 novembre et c'est ce qui est annoncé actuellement avec de la pluie le 30 et le 31, puis du froid après la Saint André, le 30. Si si allez sur internet..! vous verrez que la lune donne de bonnes indications ! et que la température matinale va baisser très sérieusement comme ce matin. Et pour planter ou tailler il ne faudra pas le faire si du gel est annoncé !

JM le 25 novembre 2023

Toutes les réactions :
Guilhem Lavignotte, Jean-Claude Rodriguez et 5 autres personnes

dimanche 5 novembre 2023

La Toussaint et quelques rappels historiques

 Quelques rappels sur le sens de la Toussaint et un contexte historique

 

La Toussaint est, comme son nom l’indique, la fête de tous les saints. Autrement dit, sont célébrées ce jour-là les personnes officiellement reconnues comme saintes« à l’issue d’une procédure dite de ’canonisation’ », mais aussi toutes les autres n’ayant pas bénéficié de cette reconnaissance. Cette fête ne tire pas son origine des textes bibliques, mais a été instaurée par l’Église. Dans un premier temps, l’idée était de rendre hommage aux martyrs c’est-à-dire « des personnes qui ont souffert, ont été mises à mort pour avoir refusé d’abjurer leur foi, leur religion », selon le dictionnaire Le Robert. Néanmoins, il n’existait pas de date fixe.  C’est le pape Boniface IV (608-615) qui, en 610, décide de placer cette fête le 13 mai. À cette occasion, les reliques des martyrs sont transférées au Panthéon de Rome qui devient l’église Sainte-Marie aux Martyrs. La date est ensuite fixée au 1er novembre par le pape Grégoire III (731-741). Environ un siècle plus tard, en 835, Grégoire IV (827-844) impose que « cette fête soit célébrée dans le monde entier.

Ces choix ne sont d’ailleurs pas anodins. Ils permettent en effet de concurrencer des fêtes non-chrétiennes, comme Samain célébrée par les Celtes entre le 31 octobre et le 1er novembre. Une fois insérée dans le calendrier, la Toussaint rythme, avec les autres fêtes religieuses, l’année des fidèles.  

Le jour de la Toussaint est reconnu férié en France depuis le Concordat de 1801, entre Napoléon et le Pape Pie VII, organisant les rapports entre les différentes religions et l'État.

Il est amusant de noter que ce concordat qui n’est plus appliqué en France nous ramène à l’histoire et à l’actualité au moins sur les quatre points que voici ;

1/ Ce concordat reste en vigueur dans trois départements de l’Est (Bas-Rhin, Haut Rhin et Moselle) qui suite à l’occupation allemande sont restés sous les dispositions de ce concordat de 1801, quand ils sont redevenus français.

2/ Les tractations autour de l’élaboration de ce concordat avaient amené Bonaparte à obliger le Pape Pie VII à signer un autre concordat en 1802 ? dit Concordat de Fontainebleau. Le Pape s’était retracté de sa signature sous l’influence entre autres du Cardinal Pacca qui sera exilé à Uzès pas Napoléon. Il y fera un assez court séjour logé dans l’hôtel d’Amoreux. Son portrait est exposé dans les sacristies de la Cathédrale et une stalle de couleur grise, qui lui était dit-on destinée, rappelle ce fait.

3/ Ce concordat de 1801 comportait une autre disposition que le pape Pie VII avec acceptée, et qui était de demander aux évêques d’ancien régime de démissionner pour laisser nommer en accord avec Napoléon des évêques dans les nouveaux diocèses créés. C’est dans ce contexte que le diocèse d’Uzès a disparu. L’’ancien évêque d’Uzès, Mgr de Béthisy de Mézières qui avait émigré, refusa de démissionner de son poste d’Évêque d’Uzès alors qu’il n’y résidait plus et que l’evêché avait été supprimé ! Il mourra à Londres après avoir finalement reconnu le rattachement de l’évêché d’Uzès à celui d’Avignon avant qu’il soit rattaché à l’évêché de Nîmes.

Toussaint jour férié, vestige du concordat de 1801 nous rappelle ces deux faits « uzétiens » !

4 / Toussaint vestige du concordat de 1801 nous ramène au débat sur la laïcité.

La première constitution de notre République avait bien créé un état laïc, mais Bonaparte, après des tas de déboires, avait rétabli la prédominance de la religion catholique. « Il me faut un Pape qui rapproche au lieu de diviser ; et qui réconcilie les esprits, les réunisse et les donne au gouvernement sorti de la Révolution pour prix de la protection qu’il en aura obtenue. Et pour cela il me faut le vrai pape : catholique, apostolique et romain, celui qui siège au Vatican. Avec les armées françaises et des égards, j’en serai toujours le maître. Il fera ce que je lui demanderai dans l’intérêt du repos général ; il calmera les esprits, les réunira sous sa main et les placera dans les miennes. »

Le 16 juillet 1802 (27 messidor an IX), le Concordat restaure la religion catholique en France et abolit la loi de 1795 séparant l’Église de l’État ; en retour, le Saint Siège reconnait la légitimité de la République. « De toutes choses entreprises par Bonaparte, écrit Châteaubriant, celle qui lui coûta le plus fut indubitablement son Concordat ».

En 1905, la loi de séparation de l’Église et de l’État, si durement discutée de part et d’autre ne toucha pas à certaines dispositions de ce Concordat et de l’arrêté du 19 avril 1802 qui instituait la Toussaint comme jour férié. L’article 42 stipule : « Les dispositions légales relatives aux jours actuellement fériés sont maintenues ».

Mais Il n’y avait alors que quatre jours prévus dans ces dispositions : Noël, l’Ascension, l’Assomption et la Toussaint. C’est le gouvernement de M. de Freycinet, qui dans sa loi du 8 mars 1886, en pleine querelle religieuse, et surtout dans le cadre des grands mouvements sociaux qui ont marqué la IIIe République, créa, entre autres jours fériés, le lundi de Pâques et le Lundi de Pentecôte.

On se pose encore aujourd’hui la question du pourquoi de cette décision qui n’a rien de religieux. Sans doute Charles Louis de Freycinet, Président du Conseil, homme de conciliation et de compromis au point qu’on l’avait surnommé « la souris blanche » (il faisait le tampon entre Jules Ferry et Gambetta !) cherchait-il la paix sociale !

Cela valait la peine de rappeler ces points d’histoire.

 

Jean Mignot le 1er Novembre 2023

Serions-nous à court d'imagination

 Serions-nous à court d'imagination ?

Ce que nous appelons « halloween » se dit en gaélique « oiche sahmhna ». C’est le soir sacré où on célébrait, les ancêtres, les héros et les morts avant les inquiétudes et les rigueurs de l’hiver
Halloween, « allhallow-even » , « eve of All saints », littéralement "la veille de tous les saints", est une dérive manipulée par le commerce, où le laid voire les sorcières et autres personnages démoniaques sont fêtés sans aucun respect de la vocation d’origine de ce jour lié au souvenir de nos morts dans le calendrier celte.
Alors que nous dénonçons les publicités qui envahissent notre quotidien nous tombons dans le panneau pour halloween, qui plus est avec des coutumes revues à la sauce américaines,- ce que nous dénonçons par ailleurs - ans faire un effort de créativité qui resituerait cette fête dans son contexte respectueux de la mort et le souvenir de nos disparus .
Fêter halloween d accord, mais n importe comment ! Ce serait une bonne occasion d expliquer à nos enfants que la mort fait partie de notre vie et que se souvenir de nos ancêtres est une noble chose. Favoriser le culte du laid voire du démon est ce une bonne pédagogie ? Serions nous à court d'imagination pour imaginer d'autres façons de fêter hallowen ?
 

‌‌‌‌‌‌‌Jean Mignot
31 octobre 2023

dimanche 1 octobre 2023

du mois d'octobre 2023 et des calendriers

 

du mois d’octobre 2023 et des calendriers

 

Le mois d’octobre plus que tout autre mois de l’année, nous renvoie, au moins par cinq fois tout au long de ses trente et un jours, vers cette recherche des hommes depuis la nuit des temps, pour trouver un moyen pour mesurer la course du temps, celle du soleil et de la lune, et d’avoir ainsi un système de référence commun qui permette les échanges entre régions et pays, commerce mais aussi impôts ! c’est-à-dire les calendriers. Calendrier vient de calendes qui désignaient le 1er jour du mois, jour où l’on convoquait le peuple pour annoncer les évènements du mois.

Octobre par son nom est le huitième mois de l’année romaine, selon le calendrier en vigueur au temps de la fondation de Rome. Un calendrier de 10 mois qui commençait au mois de mars et qui dans ses derniers mois ne faisait plus référence pour le nom des mois à un dieu ou à une déesse mais à leur place dans la série : cinq, six, sept, huit, neuf, dix… Selon les traditions relatées par les auteurs latins (Ovide, Varron), dès 450 av JC, sous Numa Pompilius, ce calendrier passe à 12 mois, et janvier devient le premier mois de ce calendrier dit : " pompilien"  afin de rapprocher le début d'année du solstice d'hiver qui met fin à la saison morte et amorce le renouveau solaire. Cependant, les années romaines restent longtemps encore identifiées par la date d'élection des deux consuls , qui prennent leurs fonction le 1er mai et le 15 mars avant 153 av JC.  Ce calendrier fut remplacé, à la demande de Jules César, par un système élaboré par Sosigène d’Alexandrie. Ce calendrier dit « julien » fixait entre autres choses, le début de l'année consulaire au 1er janvier entraînant un changement dans le nom des dix mois. De sa place de huitième, octobre devint le 10e des mois de l’année.

Octobre nous permet ce premier rappel des calendriers anciens et des réformes pour rechercher une mesure du temps qui se rapproche le plus de la course du soleil.

En France, l'ordre des quatre derniers mois de l'année du calendrier sera en partie conservé dans l’écriture courante des actes jusqu'à la Révolution et même au cours du xixe siècle : VIIbre, 7bre ou 7bre (septembre) ; VIIIbre, 8bre ou 8bre (octobre) ; IXbre, 9bre, 9bre ou 9bre (novembre) ; Xbre, 10bre ou 10bre (décembre). Les cinquième et sixième mois avaient perdu leur référence à un ordre de classement quand ils furent rebaptisés Julius en l’honneur de Jules César, et Augustus dédié à l’empereur Auguste.

Je voudrais seulement limiter mon propos à ce qui lie octobre et les calendriers et ce faisant, je résume une histoire de réformes très complexes que j’ai souvent expliquées dans mes chroniques, passant du mois complémentaire au jour bissextile et aussi par une année dite «de confusion », en l’an 46 avant J.C. qui compta 445 jours, car la réforme julienne était compliquée à mettre en œuvre, sans compter avec les réticences habituelles de ceux chargés d’appliquer les réformes. Pas grand-chose n’a changé depuis !

Le calendrier « julien » eut une belle durée puisqu’il vécut jusqu’en 1582. Mais son calcul pas assez précis malgré une tentative de rattrapage complexe grâce aux années bissextiles, entraînait un décalage de 12 minutes par an, soit 20 heures par siècle et 8 jours par millénaire, soit une dérive d’une dizaine de jours, toujours avec la référence au cycle des saisons et à la course du soleil et la fête des Pâques chrétiennes qui ne correspondait plus au contexte historique de la saison où les événements célébrés avaient eu lieu. C’est pourquoi l’église s’en mêle et le Concile de Trente demande une révision du système.

En février 1582, la bulle Inter gravissimas du Pape Grégoire XIII sur la base des travaux d’une importante commission dont on n’a retenu que le nom de deux savants, le calabrais Aloïsius Lilio et le jésuite allemand Christophe Flavius décide que le jeudi 4 octobre 1582 serait immédiatement suivi du vendredi 15 octobre, afin de compenser le décalage accumulé.

La bulle est effectivement appliquée le 4 octobre dans la plupart des pays catholiques ; en revanche, les pays protestants comme les pays orthodoxes ont ignoré ou refusé cette réforme, du fait qu'ils récusaient l'autorité religieuse du pape, a fortiori, les pays non chrétiens, musulmans ou autres (Chine, etc.). « Il vaut mieux ne pas être d’accord avec le soleil plutôt que de l’être avec Rome ! » aurait dit Voltaire qui pourtant ne vivait pas à cette époque, ce qui fait peser un grand doute sur cette citation !

Cependant, cette réforme étant scientifiquement fondée, les pays protestants et les pays orthodoxes l'ont acceptée dans un délai plus ou moins long, entre 1700 et 1923, de même que certains pays musulmans au XIX ème ou au XXème siècle . D'une façon plus générale, le calendrier grégorien est aujourd'hui le calendrier international de référence

En France, sauf en Alsace, Henri III fit appliquer la réforme en décembre 1582 et on passa du 9 décembre au 21 décembre.

Avec la suppression de ces 10 jours le fameux dicton « pour la sainte Luce les jours avancent du saut d’une puce » perdit sa signification car la fête située primitivement le 23, à la veille du solstice d’hiver alors le 24 décembre, pour célébrer la lumière, perdit tout son sens, passant au 13 décembre. Malgré ce, ce dicton reste encore un des plus populaires et des plus souvent cité encore actuellement.

La réforme « grégorienne » changeait aussi la date du solstice en la fixant le 21 ou le 22 décembre mais Noël qui avait été fixée en fonction du solstice d’hiver du calendrier « julien » au 25 décembre, resta à cette date.

C’est le deuxième rappel que nous apporte octobre dans l’évolution et les réformes des calendriers et la recherche des hommes pour trouver une référence commune pour mesurer le temps qui passe ! 

C’est cette non-application dans les pays orthodoxes qui nous fait parler de la « Révolution d’Octobre » en Russie.

C’est le troisième rappel que nous apporte octobre en lien avec la réforme des calendriers.

Dans la nuit du 6 au 7 novembre 1917, les bolcheviques s'emparent des principaux centres de décision de la capitale russe, Petrograd (anciennement Saint-Pétersbourg). Ce coup de force sans véritable soutien populaire est baptisé « Révolution d'Octobre » car il s'est déroulé dans la nuit du 25 au 26 octobre selon le calendrier julien en vigueur dans l'ancienne Russie jusqu'au 14 février 1918. Le top départ sera donné à 21h40 par un coup de canon tiré depuis le navire « l’Aurore ». Un clin d’œil de plus au temps

Le calendrier grégorien sera adopté en Russie peu après cet évènement. Le 24 janvier 1918, le Conseil des commissaires du peuple publie un décret selon lequel le mercredi 31 janvier 1918 sera suivi du 14 février 1918, supprimant ainsi 13 jours du calendrier. Mais l’église orthodoxe continue de se référer au calendrier « Julien » d’où les fêtes de Noêl et de Pâques célébrées avec dix jours de décalage. Position de principe difficile à comprendre puisque le calendrier « julien » n’a aucune référence religieuse !

Ne confondons pas cette « Révolution d’octobre » qui a bien un lien avec le mois d’octobre et les calendriers avec « Octobre rouge », cette mutinerie de capitaine Valéry Sabline qui prend de force une frégate soviétique, histoire en partie vraie qui eut lieu en pleine guerre froide et a inspiré un film avec Sean Connery et le roman « à la poursuite d’octobre rouge ». Ceci est trop en marge par rapport à mon propos dans cette chronique.

De même je cite seulement pour mémoire « Octobre rose » dont la cause bien fondée ne saurait être mise en cause mais qui ne concerne pas cette chronique !

Le 29 octobre, nous changerons d’heure. C’est le quatrième rappel que nous fait octobre. Encore une question de calendrier puisqu’il s’agit de caler la durée de nos jours sur la course du soleil. Aussi, dans la plupart des pays ou régions d'Europe qui appliquent l'heure d'été, le dernier dimanche d'octobre est celui du passage à l'heure d'hiver, c'est-à-dire le retour à l'heure normale du fuseau horaire.

Selon une étude de l’Agence de la transition écologique, le changement d'heure permettrait à la France d'économiser 351 GWh chaque année, soit 0,07% de sa consommation énergétique totale. Ce serait intéressant de connaître la position de nos écologistes patentés notamment pour ce qui concerne l’abandon de cette disposition. En tous cas, malgré une consultation qui a donné une large majorité pour l’abandon de ce changement, ce n’est pas cette année, ni en 2024 que la réforme sera appliquée.

En fin de ce mois, Octobre nous ramène à un autre calendrier, le calendrier « celte ». C’est le cinquième rappel !

L’année celtique était rythmée par quatre fêtes dont Samain dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre. Les celtes mesuraient le temps en nombre de nuits et non par les jours. Samain correspond au début de l’année et de la saison sombre. Ce que nous appelons « halloween » se dit en gaélique « oiche sahmhna ». C’était le soir sacré où on célébrait, les ancêtres, les héros et les morts avant les inquiétudes et les rigueurs de l’hiver. On se préparait à hiverner avec l’ours Martin, et on invoquait, par des rites, le futur renouveau de la terre. Dans cet intervalle incertain entre deux cycles, rodent les âmes des morts, les esprits reviennent d’outre tomber pour errer sur la terre des vivants ? Ce 31 octobre était donc le soir sacré, la veille du jour des saints et ce bien avant que la fête de Toussaint soit fixée au 1er novembre.

Halloween, qui signifie littéralement « allhallow-even » ce qui signifierait « eve of All saints » est une dérive manipulée par le commerce, où le laid voire les sorcières et autres personnages démoniaques sont fêtés sans aucun respect de la vocation d’origine de ce jour. Nous dénonçons les publicités qui envahissent notre quotidien et pour halloween nous tombons dans le panneau, sans faire un effort de créativité qui resituerait cette fête dans son contexte respectueux de la mort et le souvenir de nos disparus !

En octobre les nuits seront de plus en plus précoces : les jours diminuent d'une heure quarante-sept minutes dans le mois.

C'est le mois des vendanges tardives, de la récolte des pommes à cidre et des glands.

Octobre est ainsi fêté dans plusieurs régions du monde. Cette Fête de la récolte prend par exemple le nom d’Erntedankfest (« fête de remerciement pour la récolte ») en Allemagne.

Les cultures populaires se sont inventées des dictons météorolgiques sans qu’on puisse en trouver un qui pourrait nous donner une indication sur l’évolution de la météorologie souhaitée et attendue pour ce mois.

En voici quelques-uns en guise de bouquet final et chacun pourra peut-être y trouver son bonheur !

« Quand octobre prend sa fin, dans la cuve est le raisin », « si tu veux moissonner, c'est l'heure de semer », « en octobre, qui ne fume bien ne récolte rien », « octobre n'a jamais passé sans qu'il y ait cidre brassé ».

Octobre est en effet le mois des vendanges et de plusieurs récoltes.

« En octobre tonnerre, vendanges prospères », « tonnerre en octobre, vendanges peu sobres »

Le vigneron ne se plaint pas des orages généralement associés à du temps relativement doux.

« S'il tonne en octobre, grands vents, grandes pluies, grande cherté »

Mais il redoute un changement trop brusque qui amènerait une chute trop rapide des températures. « Gelée d'octobre rend le vigneron sobre », « Octobre de froid pas chiche ne fait pas le vigneron riche »

Le cultivateur aime les gelées d'octobre qui font disparaître la vermine « Octobre en gelées, chenilles trépassées », « Octobre glacé fait vermine trépasser ».

« Octobre en brumes, mois à rhumes », « en octobre, il faut que l'homme vite s'habille quand le mûrier se déshabille », « vent d'octobre, ta pelisse il faut que tu sortes », « En octobre, c'est le vent qui mène les feuilles au champ », « En octobre, si tu es prudent, achète grains et vêtements ».

« En octobre, qui n'a pas de robe en cherche. » En effet Les frimas et les vents d'octobre obligent l'homme à se procurer des vêtements chauds, et aussi du grain qui est alors meilleur marché.

« Beaucoup de pluie en octobre, beaucoup de vent en décembre », « brouillards d'octobre et pluvieux novembre font bon décembre », « si octobre s'emplit de vent, du froid tu pâtiras longtemps », « s'il neige en octobre, l'hiver sera sobre », « si octobre s'emplit de vent, du froid pâtiras longtemps », « Octobre emmitouflé annonce décembre ensoleillé », « Octobre en bruine, hiver en ruine », « Quand d'octobre vient la fin, Toussaint est au matin. »

Selon d’autres sources, le temps d'octobre annoncerait celui des mois suivants.

Je relève seulement qu’au moment de la Nouvelle Lune du 14 de ce mois il y a une éclipse de soleil non visible en France, et un nœud lunaire ; une autre éclipse, de lune celle-là, se produira le 28. Ces jours sont toujours des moments de perturbations atmosphériques et souvent des signes de changement de temps.

Octobre est appelé Winterfylleth   (« arrivée de l'hiver ») par les anglo-saxons ou en vieil anglais .

« Celluy qui de moy se remembre

Se doit esjouyr grandement,

car nommé suis le moys d’Octobre

qui fit vin cueillir et sarment,

dont on fait le sainct sacrement

sur l’autel en mainte contrée ;

et car je fays bon vin vraiment

ma sayson doit estre approuvée… »

Grand Calendrier des Berges de Guiot-Marchant – 1496

Addissias

Jean Mignot le 1er octobre 2023

 

 

mardi 29 août 2023

31 août 2023, Pleine Lune, Super Moon, Lune Bleue, treize Lunes

 À propos de la 2e Pleine Lune du mois d’Août, Super Moon, Lune bleue et 13e Pleine Lune de l’an 2023

Le Pleine Lune de ce 31 août 2023 sera la deuxième Pleine lune du mois ce qui est un fait assez rare, ce sera une « Super Moon » et on l’appelle « la Lune Bleue ». Trois points importants pour cette lune qui nous amène une année de treize lunes avec son cortège de prédictions et de malédictions.

Il faut donner quelques explications.

Il est assez rare qu’il y ait deux Pleines Lunes dans un mois. La lune tourne autour de la Terre en 29 jours, 12 heures, 44 minutes et 2 secondes. C’est ce qu’on appelle une « lunaison ». Une année étant en moyenne de 365,25 jours, un simple petit calcul (une année divisée par la durée d'une lunaison) montre que l'on peut « caser » dans une année non pas 10, 11 ou 14 cycles, mais uniquement 12 ou 13.

13 lunes dans une année c’est rare !  enfin presque car cela se produit en moyenne tous les 2 ,7 ans. On a eu des années de treize lunes en 2009, 2012, 2018, 2020. Mais parle-t-on de Nouvelles Lunes ou de Pleines Lunes ?

Ainsi, en 2009, il n'y a que 12 Nouvelles Lunes. Mais il y a bien eu 13 Pleines Lunes. En 2012 il y a eu 13 lunes. En 2008 il n'y avait « que » 12 Pleines Lunes, mais 13 Nouvelles Lunes.

Les mois à deux lunes (pour qu'il y en ait treize) ne sont pas toujours les mêmes et couvrent presque tout le calendrier. Avec parfois des bizarreries. En 1999, il y a eu deux Pleines Lunes en janvier et deux Pleines Lunes en mars. Mais aucune lune en février. Même chose en 2018. Il s’agit là d’un simple rapport entre la durée du mois lunaire et celle du mois solaire. 365,25 jours de l’année divisés par les 29,5 jours du mois lunaire, ça ne peut pas tomber juste. Cette différence aura une conséquence curieuse en 2030. Cette année-là il y aura deux mois de Ramadan dans l’année !

Nous voici donc avec une deuxième Pleine Lune en ce 31 août. Ce sera une Super Moon c’est-à-dire qu’étant à son Périgée elle sera au plus près de la terre - 357292 km - et que donc nous allons la voir, surtout à son lever, beaucoup plus grosse qu’elle ne parait d’habitude. 14% de plus dit-on !

Il faut rappeler que la lune décrit autour de la terre une orbite qui est inclinée par rapport au plan de la terre et du soleil. On appelle ce plan, écliptique.  Il faut imaginer ce plan horizontal. L’orbite de la lune est donc tantôt au-dessus et tantôt au-dessous. À chaque fois que l’orbite de la lune coupe ce plan il y a ce qu’on appelle un nœud lunaire. Chaque passage à un nœud lunaire, montant ou descendant, est toujours un moment sensible notamment pour les plantes et pour les changements de temps. C’est cette courbe lunaire qui permet de dire que la lune est « montante » ou « descendante ». C’est cette position de la lune qui est importante pour les agriculteurs, non pas tellement à cause du rayonnement de la lune, qui n’en a pas, mais à cause des indications que cela donne. Concrètement on voit la lune dans le ciel plus haut ou plus bas sur l’horizon.

Pour rendre l’explication plus claire ou plus complexe, la lune présentant toujours la même face à la terre, elle n’est pas toujours éclairée de la même façon par le soleil. Son image visible passe du simple croissant en forme de C renversé (un D) puis à un cercle bien rond et ensuite à un C, jusqu’à ne plus être éclairée et invisible, en Vieille Lune ou en Nouvelle Lune. Sur nos calendriers c’est le gros point noir. La lune croit et décroit mais quand son croissant a la forme d’un C elle est en train de décroître. La lune ment.  Entretemps, de la Pleine Lune au croissant, elle a une forme de ballon dégonflé. On appelle cette phase, la « lune gibbeuse » c’est-à-dire  « bossue ».

Il y a enfin un 3ème élément dont il faut tenir compte c’est que cette orbite de la lune autour de nous, n’est pas régulière. La lune s’éloigne de la terre jusqu’à plus ou moins 406000 kilomètres, jusqu’au point le plus éloigné, c’est-à-dire l’apogée. Puis se rapproche de nous jusqu’à des distances proches de 356000 km jusqu’au point le plus proche c’est-à-dire le périgée.

C’est quand il y a la correspondance entre les nœuds lunaires et l’écliptique que se produisent les éclipses. Ce n’est pas le cas cette fois, mais la lune, ce 31 août va être à son périgée le 30 août à 15h54 TU et donc quand elle va se lever elle sera très grosse et très belle sur l’horizon, bien qu’elle n’atteigne le cercle parfait de Pleine Lune qu’à 1h35 TU dans la nuit du 31 août, soit 3h35 à Paris.

Nous pourrons assister au spectacle si le temps est bien dégagé vers 20h52 ce soir, et encore demain soir à 21h11 avec quelques minutes de décalage selon les horaires donnés par le calendrier du facteur.

Voilà pour les conditions du spectacle. Nous serons alors en lune montante, bien qu’à partir de ce 31 la lune va décroître. Encore une complexité de la situation. Elle est montante et elle décroit ! On a du mal à s’y retrouver ! J’ai souvent expliqué les conséquences de cette complexité du cycle lunaire notamment sur les plantes, sur le temps et sur les hommes !

Il faut encore dire que, précisément ces jours de fin août, de pleine lune et de spectacle, il y aura des grandes marées au coefficient de plus de 100 jusqu’au dimanche 3 septembre. Autre spectacle sans nul doute, mais plus dangereux que celui d’observer la lune.

C’est ce passage à la Pleine Lune qui correspondant à quelques heures près au périgée, fait que cette lune du 31 août est dite Super Moon. Il y en a déjà eu plusieurs Super Moon cette année et il y en aura encore une le 29 septembre prochain

Mais pourquoi appelle -t-on cette lune du 31 août 2023, « Lune Bleue ». L'adjectif « bleu » ne signifie pas pour autant que la lune prendra une teinte particulière lors du phénomène. Ce n'est pas un terme scientifique, mais une transcription d'une expression populaire en anglais. Ce terme viendrait de l'expression anglaise « blue moon ».

L'origine n’en est pas connue ! Son plus ancien usage attesté se trouve dans un dépliant de 1528 attaquant violemment le clergé britannique intitulé Rede Me and Be Not Wrothe : « If they say the moon is blue / We must believe that it is true » (« s'ils prétendent que la lune est bleue, nous devons croire que c'est vrai »). Même après beaucoup de réformes, on peut encore, voire de plus en plus, constater aussi chez nous que cela reste d’actualité !  

Le terme se retrouve dans l'expression anglaise « once in a blue moon », qui correspond à l'expression française « tous les trente-six du mois » et désigne quelque chose qui survient très rarement ou jamais.

L'utilisation du terme « bleue » résulterait d'une bourde dans un article du magazine américain d'astronomie amateur Sky and Telescope, en 1946. L'article en question s'intitulait « Once in a Blue Moon » et avait été écrit par le journaliste James Hugh Pruett qui avait mal interprété l'Almanach des agriculteurs du Maine de 1937. Et c'est ainsi que cette expression qui porte à confusion a fait le tour du monde en un rien de temps... !

Je ne pouvais pas laisser passer cet évènement exceptionnel du mois d’Août 2023, laissant un peu de côté les fêtes et saisons pour d’autres chroniques.

La Lune est l'un des principaux exutoires de nos fantasmes. Des comptines d'enfants aux poèmes des plus grands auteurs, la Lune est chantée sur tous les tons. Elle est mise à toutes les sauces. On dit que la Pleine Lune a une influence sur notre sommeil, sur le stress. On entend souvent dire que si le temps est détraqué, si l'été est « pourri» ou si le temps a changé après la Nouvelle Lune du 16 août et donc après le 15 août, après un printemps trop sec, cela donne des indications sur ce que sera le prochain hiver.. etc... C’est que nous sommes dans une année à 13 lunes. Les années de treize lunes ont mauvaise réputation.

Le cycle lunaire est un cycle complexe. Il se répète tous les dix-neuf ans, selon un cycle qu’on appelle « cycle de Méton », un mathématicien grec qui vivait aux environs de 432 avant notre ère. D’autres astronomes ont observé ces décalages, à quelques nuances près, comme Kidinnu, un chaldéen, vers 350 av. JC. Les écrits cunéiformes indiquent que ce cycle était déjà connu en Mésopotamie dès le VI e siècle av.JC et il était utilisé pour prédire les éclipses.

Tite-Live affirme que sous le règne de Numa Pompilius, quand avait conçu le premier calendrier romain (au VIIe siècle av. JC) on connaissait et utilisait le cycle de Méton : « Et tout d'abord il divisa l'année en douze mois, selon les révolutions de la lune. Mais comme la lune ne décrit pas des mois de trente jours, et que six jours (en réalité : onze jours) manquent à l'année décrite par la révolution du soleil, il ajouta des mois intercalaires de telle façon qu'à la vingtième année, la totalité des années étant écoulée, les jours aient la même position par rapport au soleil qu'au début. »

Il est plus que surprenant de voir que nous n’avons pas inventé grand-chose ! pas même nos machines sophistiquées. On observe sur le célèbre « cône de Berlin », daté de l’an 800 avant notre ère, des signes qui renvoient à des notions calendaires propre à un calendrier luni-solaire. De par ce caractère luni-solaire, on peut lire directement les intervalles de temps en unités lunaires ou solaires.

« La machine d’Anticytère » qui daterait du 3e siècle avant JC donne elle aussi des calculs permettant de calculer des intervalles proches du cycle de Méton.

Vous trouverez sur internet d’excellentes description de ces deux objets extraordinaires et mystérieux.

Je ne cite que pour mémoire, car bien plus récentes, les merveilleuses horloges astronomiques de nos cathédrales, Strasbourg, Beauvais, Bourges et d’autres !

Étonnant de voir que les hommes depuis les temps les plus reculés ont observé la Lune comme nous le ferons en ces soirées de fin août, en particulier ce soir.

C’est important de savoir, comme Monsieur Jourdain, quand il y a de la lune ou quand il n’y en a point. Mais je ne me lancerai pas dans des prévisions que d’aucun trouveraient fantaisistes. J’observe et je fais des constats qui souvent se répètent aux mêmes phases de la lune. Je lis dans un ouvrage spécialisé sur la lune : « Quand la Pleine Lune ou la Nouvelle Lune ont lieu au périgée, il y a souvent danger de perturbations, au moment de la grande marée… Ce fut le cas lors de la grande tempête des 26,27,28 décembre 1999. Autre exemple, le tsunami du 26 décembre 2004 a eu lieu le jour de la Pleine Lune du solstice d’hiver et l’apogée de la lune était le lendemain, le 27 décembre. » Curieux non ? Aux savants d'expliquer ! 

Puisque l'on ne peut pas demander à la Lune le temps qu'il va faire, il faut interroger la boule de cristal des prévisionnistes des services météorologiques. Selon les régions les prévisions changent. Il faudrait aussi parler du retour d’« el Niño ». Pour la première fois depuis sept ans, le phénomène El Niño s’est installé dans le Pacifique tropical, ouvrant la voie à une hausse probable des températures mondiales et à des perturbations des conditions météorologiques et climatiques. Selon le dernier bulletin de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), il est extrêmement probable (à 90 %) que l’épisode El Niño se poursuive au cours du second semestre 2023. Nous l’avons constaté ! On s’attend à ce qu’il soit au moins de force modérée. Le bulletin de l’OMM regroupe des prévisions et des conseils d’experts du monde entier. « L’arrivée d’El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et de déclencher une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans les océans », a déclaré M. Petteri Taalas, Secrétaire général de l’OMM. « L’annonce d’un épisode El Niño par l’OMM est un signal donné aux gouvernements du monde entier pour qu’ils se préparent à en limiter les effets sur notre santé, nos écosystèmes et nos économies », a-t-il poursuivi. « Les alertes précoces et les mesures d’anticipation des phénomènes météorologiques extrêmes associés à ce phénomène climatique majeur sont essentielles pour sauver les vies et les moyens de subsistance. » qui s'annonce.

Il faudrait parler de ce phénomène et l’expliquer un peu plus en détails. On en parle si peu dans nos médias.

Je voulais simplement avec ces explications un peu complexes, vous inviter à un spectacle gratuit et par ces quelques lignes vous faire regarder ce mois d’août d’une autre façon.

Adissias !

Jean Mignot le 30 août 2023